Depuis le début de l'année, 293.000 migrants et réfugiés ont tenté d'atteindre l'Europe, selon les derniers chiffres annoncés mercredi par le Haut Commissariat aux Réfugiés de l'ONU (HCR). Les responsables européens se retrouvent jeudi à Vienne pour évoquer la situation des migrants. Face à cette crise migratoire sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, la France et l'Allemagne réclament une réponse européenne unifiée et une "répartition équitable" des demandeurs d'asile au sein des 28. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, ont notamment appelé mercredi à créer d'urgence des "hotspots", permettant de "faire le tri" entre réfugiés fuyant leur pays en guerre et candidats à l'exil économique.
Enregistrer tous les arrivants sur le sol européen. Il s’agit de centres d’accueil et de tris. Comme le traduit l’entourage du ministre de l’Intérieur, ces centres seraient installés dans les zones où les migrants débarquent, notamment sur les îles italiennes ou grecques. Ils permettraient d’enregistrer tous les arrivants sur le sol européens et surtout de distinguer ceux qui relèvent vraiment du droit d’asile des autres.
"Il y a là une nécessité absolue qui suppose que l’on distingue ceux qui relèvent du statut de réfugié qui doivent prouver rapidement une protection au sein de l’Union européenne et que l’on puisse organiser le retour dans leur pays d’origine de ceux qui relèvent de l’immigration économique", a détaillé Bernard Cazeneuve au micro d’Europe 1.
Italie, principale opposante. Pour l’instant, l’idée ne fait pas l’unanimité, principalement en Italie, avec le pape en première ligne, très influent sur la politique intérieure. Il refuse une telle distinction entre les réfugiés. Rome rechigne également à enregistrer les migrants qu’elle préfère laisser remonter vers le nord de l’Europe.
La question du budget irrésolue. L’autre question qui fâche est celle du budget requis pour construire et faire fonctionner de telles installations. Paris et Berlin promettent d’aider. Mais le ministère de l’Intérieur refuse de donner les chiffres précis.