Le directeur du Port de Sète, l'ancien ministre communiste Jean-Claude Gayssot, a proposé lundi d'y accueillir les 141 migrants secourus vendredi par le navire Aquarius au large de la Libye, "si les autorités françaises le lui permettent", a-t-il fait savoir. "Le port de Sète est prêt à accueillir l'Aquarius dès lors que les autorités françaises le lui permettront", a-t-il déclaré, en précisant que "c'est la dimension humanitaire qui doit prévaloir, il s'agit de sauver des vies, des familles".
L'Aquarius à la dérive. Vendredi, le navire affrété par les ONG SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF) a secouru au large de la Libye 141 personnes à bord de deux barques en bois, dont une moitié de mineurs et plus d'un tiers de femmes, essentiellement originaires de Somalie et d’Érythrée. Malte et l'Italie ont refusé d'accueillir le navire dans leurs ports, selon SOS Méditerranée qui a appelé lundi les Etats européens à "prendre leurs responsabilités". L'Espagne, qui avait accueilli l'Aquarius une première fois en juin avec 630 migrants à son bord, rechigne à se proposer à nouveau. "L'Espagne n'est pas le port le plus proche, et donc pas le port le plus sûr pour débarquer", a déclaré une source gouvernementale espagnole.
"Nous pouvons accueillir ces migrants". "Nous avons une gare maritime, trois quais disponibles et nous pouvons accueillir ces migrants quel que soit le moment mais ils ne pourront pas venir sans l'accord des autorités françaises", a insisté Jean-Claude Gayssot. Jean-Claude Gayssot, directeur du "Port de Sète Sud de France", un établissement public régional, a été ministre des Transports (1997-2002) dans le gouvernement de Lionel Jospin. Il est aussi à l'origine de la loi Gayssot contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie, de 1990, adoptée alors qu'il était député.
Paris discute avec l'UE. La France a fait savoir qu'elle discute actuellement avec les autres pays méditerranéens de l'UE pour trouver "rapidement" un port d'accueil à l'Aquarius. "Pour répondre aux impératifs humanitaires, nous sommes en discussion avec les pays concernés pour que, dans le plein respect du droit de la mer, ce bateau puisse aller rapidement au port sûr le plus proche", a indiqué l'Elysée. Puisque le navire se trouve actuellement entre l'Italie et Malte, les ports français ne sont pas les plus proches, ajoute l'Elysée, écartant implicitement l'hypothèse de proposer au navire d'accoster en France.
Suite au conseil européen sur les migrations fin juin, souligne la présidence, ces dernières semaines ont été trouvées des solutions pour les migrants qui débarquent en Europe, avec une répartition entre pays européens de ceux susceptibles d'obtenir le droit d'asile. Quatre fois déjà des pays européens, dont la France, ont accepté de se répartir des migrants. "Mais l'objectif prioritaire est d'éviter ces traversées, ces situations d'urgence et que les personnes soient accueillies directement" en Afrique, estime Paris.