Plus qu'un devoir, c'est un besoin quasi-vital pour les soldats de venir mardi matin, dans la cour des Invalides, rendre un dernier hommage à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, les deux militaires tués samedi au Burkina Faso, lors d'une opération de sauvetage d'otages. "On est tellement marqués par ce que l'on a vu dans l'armée, que cela crée vraiment un lien. Et ce lien ne peut être défait. On a besoin d'être présents à cette commémoration", assure l'ancien caporal-chef Olivier Dufour, au micro d'Europe 1.
"On s'est tous dit 'peut-être que demain, je ne reviendrai pas'"
Dès 10 heures, les Français qui le souhaitent pourront saluer les cercueils des deux commandos de marine sur le pont Alexandre III, au cœur de Paris. Olivier Dufour, qui a lui-même effectué plusieurs opérations extérieures, y sera en tenue militaire, drapeau à la main. "On est vraiment touchés dans notre chair. On a deux camarades qui sont partis, et ça nous fait mal. Ça fait mal à la grande famille qu'est l'armée, ça fait mal à leurs familles…", souffle l'ancien caporal-chef.
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Pour ce militaire comme pour ses camarades, la mort en mission de Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello rappelle que dans ce métier, l'issue fatale est toujours une option plausible. "Ils ont fait le sacrifice ultime, ils ont été au bout de la mission. C'est extraordinaire pour nous. On se l'est tous imaginé à un moment donné, on s'est tous dit 'peut-être que demain, je ne reviendrai pas', et ça nous colle à la peau au quotidien quand on est en opération extérieure", confie-t-il. "Moi, j'ai perdu huit camarades en Bosnie, et ça m'a marqué à vie. Chacun de nos camarades est et reste quelqu'un de notre famille. Et dans les fêtes comme dans les deuils, on est là. Pour soutenir nos copains."