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Lionel Gougelot / Crédits : AFP/YASUYOSHI CHIBA
Pour calmer la colère des agriculteurs, qui bloquent les routes de France depuis plusieurs jours, le gouvernement a annoncé une série de mesures. Parmi elles, la mise en pause du plan Ecophyto qui visait à réduire l'usage des pesticides d'ici 2030. Malgré le soulagement, cet engagement reste encore un peu vague pour les agriculteurs concernés. Europe 1 est allée à leur rencontre.

Ecophyto à l'arrêt. Pour essayer de calmer la grogne des agriculteurs, le gouvernement a annoncé une série de mesures. Parmi elles, la mise en pause du plan qui visait à réduire l'usage des pesticides d'ici 2030 qui sera "retravaillé sur certains aspects et simplifié" selon Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture. Du côté des agriculteurs concernés, cette promesse est accueillie avec prudence. 

Dans le nord de la France, certains exploitants voient la pause d'Ecophyto d'un bon œil. C'est le cas de Quentin Destombes dont la production maraichère est pénalisée par la concurrence belge qui n'a pas les mêmes règles contraignantes en matière des pesticides. "Des cultures comme les haricots verts, endives, épinards qui sont soumis à un retrait des matières actives, alors qu'à 200 mètres, on a la Belgique qui en a le droit. Donc ce moratoire nous permettra sûrement de nous donner la vision. Mais on veut des cas concrets et rapidement", indique-t-il à Europe 1. 

Une orientation encore très générale 

Pour le moment, l'annonce de ministre de l'Agriculture, n'est qu'une orientation encore vague pour les exploitants. Si le gouvernement ralentit sur les interdictions des produits phytosanitaires, l'essentiel pour Quentin est que la même règlementation soit appliquée partout en Europe afin de pouvoir lutter à armes égales avec les producteurs belges ou hollandais. "On a l'impression de ne pas jouer dans la même catégorie. Nous avons des poids aux pieds alors qu'on a des terres d'une meilleure qualité. En face, on dirait qu'ils ont des F1. Si en France, on a les mêmes règles qu'en Europe ça ne peut être que positif". 

Après ces annonces de l'exécutif, Quentin a quitté le point de blocage qu'il occupait à la frontière belge. Mais l'exploitant est parti avec une certitude : si les engagements ne sont pas tenus, il reviendra sur les routes.