Réduire notre empreinte carbone tout en préservant la croissance. C'est tout l'objectif de la planification écologique dont est chargé Matignon. Pour les experts, croissance et écologie ne s'opposent pas, à condition de faire les bons choix. Pour une industrie verte par exemple, cela veut dire électrifier plus de procédés et faire de la sobriété là où c'est possible. Il y a aussi le transport, le bâtiment, l'agriculture. La planification doit dire, secteur par secteur, comment émettre moins de CO2 qu'aujourd'hui, en guidant les investissements mais aussi les désinvestissements.
"Si on fait plus de véhicules électriques, on fera moins de véhicules thermiques. Donc il y a des secteurs qui vont croître, d'autres secteurs qui vont décroître. Mais l'objectif, c'est bien de concilier croissance économique et environnement", explique au micro d'Europe 1 Benoît Leguet, qui dirige l'Institut de l'économie pour le climat.
De nouveaux investissements
"La seule voie me semble être de planifier et d'envoyer les bons signaux aux acteurs en leur disant : 'Ici, il y aura besoin de moins de capitaux et ici plus pour "désinvestir" ce type de secteur qui sera moins en demande et investir dans d'autres" comme les énergies renouvelables, poursuit-il.
Mais cela impliquera aussi de former de très nombreux techniciens dont la France manque cruellement aujourd'hui. Ce "plan d'action" sera dévoilé à 15H00 par Elisabeth Borne devant le Conseil national de la transition écologique (CNTE), organe consultatif rassemblant sur ces sujets les acteurs de la société civile (ONG, syndicats, patronat, parlementaires...).
La France entend réduire ses émissions de 55% en 2030 par rapport au niveau de 1990, conformément aux engagements européens, ce qui implique de les abaisser deux fois plus vite qu'aujourd'hui. Le pays, qui a émis 408 millions de tonnes équivalent CO2 l'an dernier, vise 270 millions en 2030.