Le texte ne devrait contenir aucune mesure obligatoire ou contraignante, mais uniquement des pistes d’amélioration. Ce mercredi, le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, doit signer un accord avec l'enseignement catholique pour encourager la mixité sociale dans les établissements privés sous contrat où seuls 16% des élèves proviennent de catégories sociales défavorisées, contre 39% dans le public d'après le ministère. Afin de rééquilibrer la donne, la rue de Grenelle voudrait inciter les collectivités à financer la cantine et le transport des plus modestes dans le privé, comme c'est déjà le cas dans le public.
"Les collectivités ont leurs limites"
Mais cette mesure est loin de faire l’unanimité parmi les élus locaux, refroidis par les frais qu'une telle mesure engendrerait. Avec huit euros par repas et par enfant pour la cantine, des coûts très variables pour le transport en fonction des régions et plus de deux millions d'élèves scolarisés dans le privé sous contrat, la facture peut rapidement s'alourdir. "Je trouve l’idée louable mais on ne peut pas travailler sur des hypothèses de cette nature, en utilisant le chéquier du voisin et sans avoir concerté tout le monde au niveau national", a réagi le maire d'Arras Frédéric Leturque au micro d'Europe 1.
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Et d'évoquer les "contraintes financières" liées aux "économies d'énergie" qui pèsent sur les collectivités. "On a plein d'obligations pour encadrer correctement les élèves. On peut toujours en rajouter sur le dos des collectivités mais les collectivités ont leurs limites", ajoute-t-il.
"J'ai fait le choix de ne pas souscrire à la cantine pour mon fils aîné"
De son côté, cette mère de famille peine aujourd'hui à payer la cantine de ses enfants. "Mon mari et moi sommes fonctionnaires et nos salaires n'ont pas connu l’évolution du niveau de l'inflation", explique-t-elle auprès d'Europe 1. Cette parent d'élève a donc dû prendre les décisions qui s'imposaient. "J'ai fait le choix de ne pas souscrire à la cantine pour mon fils aîné qui est au lycée car ça me revenait à 1.200 euros par an. Et là, il a peu de temps pour déjeuner, pour un repas pas très équilibré. Donc ce n’est pas de gaieté de cœur que nous avons choisi qu'il ne fréquente pas la cantine".
Malgré les réticences des collectivités, l’enseignement catholique compte sur un coup de pouce financier pour relever le taux de ses élèves boursiers, qui s’élève aujourd’hui à 12%.