Le conseil municipal de Montpellier a adopté à l'unanimité un vœu visant à interdire les cirques qui ont recours à des animaux sauvages dans la ville. Cette décision sera effective dès le 1er janvier 2019. Au micro de Matthieu Belliard jeudi soir, le maire (DVG) de Montpellier, Philippe Saurel, a justifié son choix.
Des espèces rares et en danger. "Le cirque peut se pratiquer sans avoir recours à des animaux, et en particulier à des animaux sauvages qui sont des espèces rares, souvent en danger, et qui concourent à la biodiversité", a soutenu l'édile sur Europe 1, précisant que plusieurs écoles de cirque de la ville travaillaient déjà sans recourir aux animaux. "Je pense que c'est le sens de l'histoire", juge Philippe Saurel, qui se projette déjà vers l'avenir. "Notre souhait, c'est d'utiliser de nouvelles formes de cirque. Nous travaillons avec le cirque Bouglione sur la présence d'animaux en hologramme. Ça s'est déjà produit", indique-t-il.
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Le lien fort entre l'animal et son dresseur. Du côté des défenseurs du cirque, on s'agace face à ce qu'on considère comme un procès d'intentions. "Le cirque a beaucoup évolué, les méthodes ne sont plus les mêmes. De plus en plus, on fait appel à l'intelligence de l'animal", avance ainsi sur notre antenne Christian Bonner, administrateur du Festival mondial du cirque de demain. Parmi les arguments de l'ancien "Monsieur cirque d'Europe 1", la complicité qui s'installe entre l'animal et son dresseur et dont "on ne parle jamais." "Il y a eu des bagarres dans des spectacles avec des fauves créées par des jalousies de l'un par rapport à l'autre vis-à-vis du dresseur", en veut pour preuve Christian Bonner.
Les zoos, mieux que les cirques ? Autre argument mis en avant par le spécialiste : "les animaux de cirque vivent beaucoup plus longtemps que ceux qui vivent dans la nature, parce qu'ils sont soignés, nourris, et très suivis par les vétérinaires". "De très nombreux cirques ne maltraitent pas les animaux, mais leurs conditions de vie ne sont pas les mêmes quand les animaux sont transportés dans des camions et sont présentés sur des pistes de cirque, que lorsqu'ils sont dans des parcs zoologiques qui les rapprochent de leurs conditions naturelles de vie, et qu'ils sont suivis par des vétérinaires spécialisés en fonction des espèces", rétorque de son côté le maire de Montpellier.
S'attaquer d'abord au braconnage. Pour Christian Bonner, mieux vaudrait prioriser la lutte pour la défense des animaux, et commencer par s'attaquer au fléau du braconnage qui décime les espèces sauvages. "Le sort des animaux en liberté est atroce. 30.000 éléphants sont tués chaque année à cause du braconnage. Il y a un combat à mener pour que ces animaux ne soient pas massacrés."