La cour d'appel de Paris a rejeté mardi le recours d'un skinhead qui contestait l'utilisation d'un poing américain dans l'affaire de la mort du militant "antifasciste" Clément Méric en juin 2013, tandis qu'un autre protagoniste a obtenu un non-lieu, a appris l'AFP de source proche du dossier.
Devenu une icône pour les militants antifascistes, Clément Méric était décédé à l'âge de 18 ans après une brève et violente bagarre opposant "skins" et "antifas" le 5 juin 2013 au cœur de Paris, après une rencontre fortuite. Sa mort avait causé une forte émotion et de vives réactions politiques, sur fond de craintes de résurgence de violences d'extrême droite.
Plus de quatre ans après les faits, la juge d'instruction a ordonné en mars un procès devant la cour d'assises pour quatre protagonistes du groupe des skinheads, mais en écartant l'intention de tuer pour les deux principaux mis en cause, Esteban Morillo et Samuel Dufour. Ils ont été renvoyés pour violences ayant entraîné la mort avec les circonstances aggravantes qu'elles ont été commises en réunion et avec usage ou menace d'une arme.
Le principal suspect réfute avoir fait usage d'une arme. La tenue d'un futur procès étant néanmoins suspendue à l'issue d'un recours formé par Esteban Morillo, qui contestait un point précis de son renvoi aux assises : avoir fait usage d'une arme, comme l'a retenu la juge d'instruction dans son ordonnance. La cour d'appel l'a débouté mardi en confirmant l'ensemble des charges à son encontre.
"Nous étions confiants car cette décision est fidèle aux résultats des investigations", a commenté Cosima Ouhioun, avocate de la famille de Clément Méric, jointe par l'AFP. Dès sa garde à vue, Esteban Morillo avait réfuté avoir fait usage d'une telle arme, expliquant qu'il avait frappé à deux reprises, à mains nues, au visage, l'étudiant de Sciences-Po. "Des expertises et témoignages vont dans notre sens", expliquait après l'audience du 4 octobre son avocat Antoine Maisonneuve. D'autres témoins ont néanmoins déclaré avoir vu cette arme.
Dans cette affaire, la juge avait aussi ordonné un procès pour deux autres suspects poursuivis pour des violences qualifiées en délits sur des camarades de Clément Méric. L'un d'entre eux, Stéphane C., qui avait contesté ces poursuites, a obtenu un non-lieu devant la cour d'appel.