"Il (le gendarme, NDLR) me l'a tué, il lui a mis des balles dans la tête. Qui va me remplacer mon fils ?", s'est exclamée devant les médias Sylvie Loerch, la mère de la victime, très émue, dans la chaleur caniculaire frappant la ville rose.
La version des forces de l'ordre questionnée par les proches du jeune homme
Maïcky Loerch, 28 ans, est décédé jeudi dernier des suites d'une blessure par balle à la tête, après le tir d'un gendarme contre sa voiture à Fenouillet, en banlieue nord de Toulouse. Selon le parquet, il aurait tenté de se "soustraire au contrôle" des militaires, venus inspecter un véhicule recherché car "impliqué dans une tentative de vol avec violences commis le matin même". Une version a minima questionnée par ses proches, qui scandaient mardi "justice pour Maïcky" ou "les gendarmes tuent".
Depuis, un entrepôt a été entièrement brûlé ainsi que quatre camions. Des dégâts en lien avec le drame selon le procureur de Toulouse. Interrogé au micro d'Europe 1, ce chef d'entreprise se dit inquiet. "Ça impressionne parce qu'on a peur que ça arrive chez nous. On n'a pas dormi pendant plusieurs nuits, on a passé la nuit ici, on a préparé des extincteurs... S'il se passe quelque chose, on intervient", témoigne-t-il.
"On a eu beaucoup d'invectives : 'assassins'"
Une crainte partagée par les forces de l'ordre, prises à partie après une marche blanche mardi à Toulouse. Les analogies avec l'affaire Nael posent question, explique Cédric Polito, vice-délégué Unité SGP Police en Haute-Garonne, présent à cet hommage. "Il y a eu un incident au départ, pas contre les forces de l'ordre, mais vu notre intervention, on a été pris à partie. On a eu beaucoup d'invectives comme 'assassins'. Ils voudraient créer un mouvement contre les forces de l'ordre", affirme-t-il. Un mouvement qui, depuis une semaine, prend aussi de l'ampleur sur les réseaux sociaux.
Le procureur de la République de Toulouse, Samuel Vuelta Simon, a annoncé mardi en fin de matinée, dans un communiqué, l'ouverture d'une information judiciaire à la fois pour "refus d'obtempérer aggravé" et "violences volontaires avec arme sur personnes dépositaires de l'autorité publique", que pour "violences volontaires avec arme par dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner".