L'instruction est terminée dans l'enquête sur la mort du militant Rémi Fraisse, tué le 26 octobre 2014 sur le site du barrage de Sivens, dans le Tarn, a-t-on appris mercredi auprès de plusieurs avocats. Le père du jeune homme craint pour sa part un non-lieu. "Un non-lieu ? C'est le risque, un risque important", a réagi Jean-Pierre Fraisse, qui a été informé de la clôture de l'instruction sur la mort de son fils, alors âgé de 21 ans. Rémi Fraisse a succombé à l'explosion d'une grenade tirée par un gendarme lors d'affrontements sur le chantier de la retenue d'eau controversée de Sivens.
Deux nouvelles plaintes. Afin d'essayer de "relancer l'enquête", Jean-Pierre Fraisse a annoncé le dépôt, mercredi, de deux plaintes, confirmant une information du Monde. La première, à Toulouse, accuse d'homicide involontaire Thierry Gentilhomme, préfet à l'époque de la mort de Rémi Fraisse, ainsi que son directeur de cabinet, Yves Mathis. Elle vise également, pour subornation de témoins, le gendarme responsable de l'enquête sur la mort du militant.
La deuxième plainte, déposée à Paris, accuse de "faux témoignages" trois gendarmes, dont l'auteur du tir de grenade présumé responsable de la mort. Faisant part de ses "doutes" quant à la capacité de la justice à faire éclater la vérité, Jean-Pierre Fraisse a dénoncé "une proximité entre les gendarmes et la justice".
Deux mois pour prononcer une ordonnance. Me Jean Tamalet, avocat du gendarme qui a tiré la grenade, a confirmé la clôture de l'instruction le 11 janvier, à Toulouse, estimant que "l'issue inéluctable du dossier (était) un non-lieu". Le parquet a dorénavant trois mois pour rendre son réquisitoire définitif, un délai durant lequel les parties peuvent déposer des demandes de complément d'enquête. Puis un autre mois s'écoulera pour laisser le temps aux deux juges d'instruction toulousains de prononcer leur ordonnance.