C'est la stupéfaction dans le Gard. Le corps sans vie de Sihem, une lycéenne de 18 ans, a été retrouvée jeudi matin dans un bois près de La Grand Combe, à quelques encablures d'Alès où elle résidait. L'homme suspecté d'avoir tué la jeune femme est passé aux aveux, après avoir pourtant initialement nié tout contact avec la victime, le soir du meurtre. En réalité, le principal suspect a craqué au moment d'aborder sa toute dernière nuit de garde à vue. Il a indiqué à ce moment-là où se trouvait le corps de Sihem.
"C'est inadmissible !"
Le lieu de la découverte est une zone très proche de celui de sa disparition, explique la procureure de la République d'Alès. "Le corps de la jeune Sihem a été retrouvé cette nuit (dans la nuit de mercredi à jeudi) aux alentours d'1 heure du matin. L'endroit était relativement isolé", détaille-t-elle. La procureure rapporte que l'homme avait indiqué "avoir tué la jeune femme dans le cadre d'une dispute liée à leur relation amoureuse, alors même qu'ils s'étaient retrouvés, la nuit des faits, en toute intimité".
La jeune femme est décrite comme une lycéenne discrète, sérieuse, et était très appréciée à Alès et autour de la ville, dans ces villages au pied des Cévennes. "C'est une honte qu'on ait fait ça à une petite de 18 ans", réagit Soani, une habitante, qui témoigne d'un profond sentiment de révolte. "On est malheureux, ça peut arriver à nos enfants de nos jours, on est à l'abri de rien", estime-t-elle. Pour cette habitante des environs, "même si c'est une dispute, (le suspect) n'avait pas à faire ça. C'est inadmissible, ce n'est pas pardonnable ! Il faut que justice soit faite pour cette personne", conclut-elle auprès d'Europe 1.
Un homme multirécidiviste
D'après la procureure de Nîmes, l'homme "vient de familles éloignées de la victime". Il s'agit d'un multirécidiviste âgé de 39 ans. Son casier judiciaire fait état de 13 condamnations, dont une lourde peine de 12 ans pour vol à main armée. L'homme était également attendu cette semaine devant les assises du Gard pour vol avec violence et séquestration, mais le procès a dû être ajourné.
Près d'Alès, les villageois comme les proches de Sihem continuent de s'interroger sur le fait que cet homme multirécidiviste était en liberté. En réalité, toutes ses peines avaient été purgées, répond son avocat Jean-Marc Darrigade. "Il allait certes être jugé pour un autre fait, mais celui-ci était très ancien, il avait 11 ans d'âge. C'est normal qu'au bout de 11 ans, quelqu'un sorte de prison. On ne peut pas rester en détention provisoire pendant cette période. C'était normal qu'il soit en liberté", argumente-t-il au micro d'Europe 1.
Un nouveau temps judiciaire commence pour confronter les déclarations du principal suspect. Il y a également une forte attente autour des résultats de l'autopsie qui aura lieu la semaine prochaine.