Jusqu'à présent, il était établi que Steve Maia Caniço avait activé son téléphone portable pour la dernière fois à 3h16 du matin. Le jeune homme, retrouvé mort dans la Loire le 29 juillet, avait envoyé un SMS à un copain pour lui dire qu'il était fatigué. Grâce à la facture détaillée fournie par l'opérateur télécom, le commissariat de Nantes a établi qu'en réalité son mobile émettait encore à 4h33. L'information du "Canard Enchaîné" a été confirmée mardi par l'AFP.
4h33, l'heure du dernier bornage, intervient tout juste trois minutes après que la charge policière a commencé sur le quai de Wilson entre 4h20 et 4h52, selon le rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
La police judiciaire a demandé une facture détaillée du téléphone
L'IGPN écrit dans son rapport que "le téléphone déclenchait un relais téléphonique à 03h16" mais ne fait pas mention d'un bornage plus tard dans la nuit. Elle a ainsi conclu qu'aucun lien ne pouvait être établi entre la charge des forces de l'ordre et la disparition de l'animateur de 24 ans, aux alentours de 4h le soir de la fête de la musique. Steve Maia Caniço aurait pu disparaître avant l'action de la police.
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Dans le cadre de son enquête administrative, le service d'inspection n'a pas pu pousser plus loin l'investigation en raison de ses prérogatives limitées. En revanche, la police judiciaire, elle, a pu demander à l'opérateur téléphonique le bornage précis et complet du portable. Le "bornage" est émis quand le téléphone est allumé et se connecte à une antenne relais, c'est-à-dire lorsqu'un appel est passé ou un SMS envoyé.
Pour l'avocate de la famille de la victime, Cécile de Oliveira, il s'agit là d'une concomitance plus que troublante. "Le rapport de l'IGPN a été rédigé en urgence, à la hâte, sans éléments techniques suffisants", a-t-elle dénoncé au micro d'Europe 1 mercredi.
Cette nouvelle information change tout dans l'enquête. Elle laisse entendre que Steve était encore vivant pendant la charge policière et qu'il aurait disparu après.