La tension ne retombe pas dans la Drôme. Deux semaines après la mort du jeune Thomas, 16 ans, tué lors d'une fête de village à Crépol, Marie-Hélène Thoraval, la maire de Romans-sur-Isère, d'où sont originaires les neuf individus mis en examen, a porté plainte après avoir été menacée de mort et de décapitation sur les réseaux sociaux, mais aussi par téléphone, via le standard de la mairie. L'édile avait soutenu les familles des victimes dans leur volonté de faire reconnaître le caractère raciste de l'attaque et avait également dénoncé une culture de l'excuse dans le quartier sensible de la Monnaie.
Sous le choc, ce vendredi matin, les habitants viennent au soutien de leur maire. "Ce n'est pas normal. De tels actes, de telles menaces sur une maire, ça devient n'importe quoi. Toute violence verbale ou physique me choque. La violence, quelle qu'elle soit, est intolérable", réagit Jennifer.
"Ce n'est pas comme ça que l'on va résoudre les problèmes"
Salah, lui aussi, condamne alors que plusieurs de ses amis habitent, justement, le quartier de la Monnaie. Pour lui, ces menaces ne sont pas la solution et ne font qu'envenimer les choses. "Moi, je n'accepte pas ça. Il ne faut pas qu'elle soit menacée, ce n'est pas normal et je suis contre. Il ne faut pas que des gens de la Monnaie parlent de cette manière à Madame la maire, parce que ça reste la maire. Et si elle dit quelque chose sur le comportement des gens ici à Romans, il faut répondre de manière raisonnable. Car ce n'est pas comme ça que l'on va résoudre les problèmes", soutient cet habitant.
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Marie-Hélène Thoraval a tenu ce vendredi matin sa permanence en mairie pour les habitants, comme à son habitude lors de chaque premier vendredi du mois. "Je ne me laisserai pas impressionner", martèle-t-elle. "Je n'ai absolument rien changé. Je garde le sang-froid que l'on attend d'un responsable, mais je garde aussi ma détermination à dénoncer les choses et à dire tout haut ce que les gens pensent tout bas. Je ne me laisserai pas abattre", poursuit-elle. Après la plainte déposée par l'édile, une enquête a été ouverte pour menaces de mort contre personne dépositaire de l'autorité publique.