Ce dimanche à 17 heures, de nombreux hommages seront rendus un peu partout en France - Marseille, Paris, Lyon, Bordeaux, Avignon...- à Zineb Redouane. Cette octogénaire marseillaise est décédée en décembre dernier au lendemain d'une manifestation des "gilets jaunes" au cours de laquelle elle avait été touchée au visage par une grenade lacrymogène alors qu'elle fermait les fenêtres de son appartement, au 4ème étage, car elle était gênée par les gaz et la fumée.
La juridiction de Marseille a "tout fait pour étouffer cette affaire"
Après bien des péripéties, l'enquête judiciaire ouverte à Marseille a finalement été dépaysée à Lyon. Un juge d'instruction devrait être désigné dans les prochains jours. Un juge sur lequel les avocats de la famille placent beaucoup d'espoirs. "L'enquête réalisée jusqu'à maintenant est honteuse, l'lGPN [la police des polices, ndlr] n'a pas fait son travail correctement, car elle n'a pas contraint les policiers à remettre leur arme dans le cadre de l'enquête. C'est inadmissible !", s'insurge Me Yassine Bouzrou, un des avocats de la famille de la victime
"On nous a dit que la caméra de surveillance à proximité était hors-service, nous n'y croyons absolument pas. Il n'y a aucun élément qui vient corroborer cet élément", ajoute-t-il. "Enfin, les autorités, que ce soit le président de la République ou le ministre de l'Intérieur ont affirmé qu'il n'y avait pas de lien direct entre la grenade et le décès de Madame Redouane, c'est totalement faux", affirme-t-il.
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"Il faut être soit d'une extrême imbécillité, soit d'une extrême mauvaise foi pour dire que Zineb Redouane n'est pas décédée à la suite d'une grenade lacrymogène reçue au visage, tirée par la police", lance-t-il. Avant de conclure : "Aujourd'hui, l'espoir repose sur la reprise en main de ce dossier par des magistrats indépendants, loin de Marseille et de cette juridiction qui a tout fait pour étouffer cette affaire et entraver l'enquête".