Un beau-père qui reconnaît des avalanches de coups sur un enfant de trois ans, une mère confuse, qui pensait que "c'était pas si grave". Au procès de la mort de Tony, les accusés ont tracé le tableau d'un foyer où la violence avait pris le pas sur les mots. Jeudi, la parole était au beau-père, Loïc Vantal, soupçonné d'avoir donné les coups ayant entrainé le décès du petit garçon. A la barre, il n'a laissé filtrer aucune émotion.
"On est responsables tous les deux"
"Ce que j'ai fait à Tony ? Je l'ai frappé. Je l'ai terrorisé. Je lui ai fait du mal. J'ai entraîné sa mort. Je ne l'ai pas tué volontairement", a assuré cet homme de 28 ans, déjà condamné sept fois pour des faits de violence, qui a décrit les coups reçus dans l'enfance par son propre père. Il a évoqué des coups porté au départ comme "méthode éducative" pour punir le petit Tony d'avoir fait pipi au lit ou parce qu'il avait le sentiment qu'il se moquait de lui. Loïc Vantal frappait parce que Tony "répondait", que l'enfant "volait" et que ses larmes ne l'émouvaient pas. "Je ne pouvais pas m'arrêter de taper."
"J'aurais dû arrêter", a reconnu l'accusé, qui refuse cependant d'endosser seul la responsabilité de la mort du petit garçon. "On est responsables tous les deux. Point barre", assène-t-il, soutenant que sa compagne, Caroline Letoile, ne lui a jamais demandé de partir. Contrairement à Loïc Vantal qui a lancé à la Cour "je mérite d'être condamné", Caroline Letoile n'a elle cessé de louvoyer, affirmant d'abord se sentir "coupable", puis "responsable mais pas coupable", et plaidant "la peur" de son compagnon.
"Au début, c'étaient des tapettes"
"J'ai autorisé Loïc à s'occuper de l'éducation de Tony. Au début, c'étaient des tapettes, punition au coin", raconte-t-elle, avant que cela ne "dégénère". Elle ne sait "pas les coups qu'il a pu lui mettre", et pensait "que ce n'était pas si grave". La dernière semaine, celle d'un déchaînement de violence sur l'enfant, qui succombera à un éclatement de la rate et du pancréas et portait des dizaines de stigmates de violences, elle pense "à une gastro".
Décrite comme "immature" par les experts, après une enfance difficile, tombant selon ses dires "facilement amoureuse" et redoutant la solitude, elle dément avoir "choisi Vantal contre [son] fils". Interrogée jeudi sur les qualités de Loïc Vandal, sa propre mère a été incapable d’en citer une. Une ex petite amie est arrivée à cette conclusion : "Il n’y a rien de bon chez lui".