En Moselle, certains travailleurs transfrontaliers vivent un enfer depuis que l'Allemagne leur a imposé, à partir de début mars, d'avoir un test Covid-19 négatif de moins de 48 heures afin d'entrer sur son territoire. Ce samedi matin, certains de ces travailleurs ont donc manifesté à Spicheren, une commune française frontalière de l'Allemagne, pour dénoncer les demandes trop systématiques de tests auxquelles ils sont confrontés. Celles-ci compliquent énormément leur quotidien, comme l'explique Sarah, une aide-soignante qui habite en Moselle et travaille dans une maison de retraite à Sarrebruck, du côté allemand, samedi sur Europe 1.
"Une fois par semaine pour un test : okay, il n'y a pas de problème, on peut le faire", estime-t-elle. "Mais toutes les 48 heures, c'est inadmissible et ce n'est plus supportable. On reste des êtres humains !"
"Je suis à plus de 70 tests"
Car pour Sarah, le désagrément du test Covid fait désormais partie de la routine. "Je suis à plus de 70 tests", poursuit-elle. "Je me fais tester au travail et quand j'ai des jours de libre et que je n'ai pas été pendant 48 heures en Allemagne, c'est ma copine infirmière qui vient me le faire à domicile."
Sarah se plaint, en outre; du regard de ses collègues de l'autre côté de la frontière. "C'est horrible, on passe limite pour des pestiférés..." Elle ne compte plus le nombre de fois qu'elle a entendu la rengaine : "Tu viens de la France, c'est vous qui ramenez le virus." "A croire qu'on a une étiquette sur la tête", peste-t-elle.
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"Quand on arrive au travail, c'est 'Sarah, tu as le test ?' Mais ma collègue qui est allemande, à côté de moi, n'en a pas besoin. Elle rentre comme si de rien n'était. Est-ce que c'est normal ? C'est de la discrimination !" Finalement, pour améliorer un petit peu son quotidien, Sarah dit seulement vouloir être traitée "comme les autres."