Dans un manifeste signé par 87 personnalités et publié dans le Journal du dimanche, Muriel Robin interpelle Emmanuel Macron sur les violences faites aux femmes. Les signataires pointent le "silence assourdissant" autour de ce sujet de société, pourtant déclaré "grande cause nationale" pour l'année 2018 par le gouvernement, et font plusieurs propositions concrètes pour sauver "celles qui sont encore vivantes".
"Tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou de son ancien conjoint. [...] Ces femmes ne sont pas des inconnues : ce sont nos mères, nos filles, nos amies, nos voisines". L'appel au chef de l'État, signé notamment par Maïwenn, Stéphane Bern, Vanessa Paradis, Mathilde Seigner, Line Renaud ou encore Claude Chirac, rappelle que "des lois existent", mais que "leur application est inégale. "Des initiatives sont développées, mais leur déploiement repose trop souvent sur l'implication de quelques-uns".
Repenser la loi sur la légitime défense. L'appel incite également à "repenser la loi sur la légitime défense". "Comment une femme pourrait-elle répondre en "proportion" à un ou des coups de poings donnés par un homme ? C’est impensable". "Pour les cas de violences conjugales, qui touchent aussi les enfants, la légitime défense est obligatoirement différée et ne peut être proportionnée. Une évolution de la loi devrait néanmoins se garder de donner le droit aux victimes de se faire justice elles-mêmes", ajoutent les signataires.
Un appel à un rassemblement le 6 octobre prochain à Paris. "Lors des premiers dépôts de plaintes, les victimes doivent être écoutées avec la plus grande attention", demandent les signataires, faisant écho à la mauvaise prise en charge de ces femmes dans les commissariats et dénoncées en avril par un mouvement féministe. "Nous demandons une formation O.BLI.GA.TOI.RE nationale de tous les métiers de loi (police, gendarmerie, juges, magistrats) et un plan d’urgence pour l’hébergement des femmes", poursuit le manifeste. "Car l'un des grands problèmes des femmes victimes de violences conjugales, c'est de trouver un toit pour s'abriter quand ce n'est pas le conjoint qui est évincé du domicile. C'est une mesure qui doit à la fois protéger ces femmes, mais aussi les enfants, qui sont des victimes directes de ces violences", rappelle Juliette Demey au micro d'Europe 1, la journaliste qui a rencontré Muriel Robin pour cet appel à Emmanuel Macron.
Un appel est lancé à un rassemblement le 6 octobre à 14h, devant le Palais de justice de Paris. "Tous ensemble, montrons à ces femmes que nous leur tendons la main, et que viendra un jour où elles ne seront plus seules".
Muriel Robin dans un téléfilm sur Jacqueline Sauvage pour TF1. Pour Muriel Robin, à l'initiative de cet appel, il s'agit d'évoquer un sujet qu'elle connaît bien. Elle incarne pour TF1 Jacqueline Sauvage, dans un téléfilm qu'elle a récemment présenté au Festival de la fiction TV à La Rochelle. Elle a d'ailleurs rencontré cette femme qui a tué son mari qui la battait depuis des années. Condamnée à dix ans de prison pour meurtre, elle a par la suite été graciée en 2016 par François Hollande.