Les étudiants du campus de Lettres et Sciences humaines de Nancy, bloqué depuis le 22 mars, se sont prononcés à 70,5 % pour la reprise des cours lors d'une consultation électronique organisée lundi par l'université de Lorraine, a indiqué son président dans un communiqué. Sur les 9.252 étudiants concernés par le maintien du calendrier des examens et invités à s'exprimer, 2.456 ont voté en faveur de la reprise des cours mercredi à 8h, 1.026 s'y sont déclarés opposés et 437 ne se sont pas prononcés, est-il détaillé. Au total, 3.919 étudiants - soit une participation de 43,3% - ont participé à la consultation électronique.
Eviter le recours à la force publique. Le président de l'université, Pierre Mutzenhardt, souhaitant éviter "de recourir à la force", a demandé à rencontrer trois représentants du comité de mobilisation mardi pour négocier la levée du blocage. "Les étudiants ont envie de reprendre les cours et mille personnes veulent bloquer (le campus)", a réagi Axel Desaintmartin, secrétaire général de la Fédération étudiante de Lorraine (Fédélor). "Ce mouvement ne représente pas l'intégralité des étudiants", a-t-il souligné.
"Le blocage se poursuivra". "Nos craintes sont avérées, la consultation est biaisée", a dénoncé à l'inverse sur Twitter l'Unef de Lorraine faisant état de "nombreuses irrégularités". Dans un communiqué publié avant le vote électronique, le syndicat étudiant avait regretté l'absence de concertation et prévenu qu'une "telle consultation, opaque et sans garantie, (n'aurait) aucun impact sur la suite du mouvement". "Par conséquent, le blocage se poursuivra jusqu'à la prochaine assemblée générale", avait affirmé le syndicat étudiant opposé aux nouvelles modalités d'accès à l'université prévues par la loi Orientation et réussite des étudiants. Le blocage du campus avait été reconduit jeudi par 738 voix pour et 469 voix contre lors d'une assemblée générale réunissant plus de 1.200 étudiants.
Montpellier : des examens dématérialisés
Plus de 800 examens dématérialisés concernant quelque 15.000 étudiants de l'université montpelliéraine Paul Valéry, bloquée depuis mi-février, seront organisés d'ici le 20 avril, a indiqué lundi son président. "Nous n'étions pas en situation matérielle d'organiser les examens sur le campus, et organiser plus de 800 examens en les délocalisant dans des lieux divers sur le territoire montpelliérain nous aurait mis dans la difficulté", avec "des risques de perturbations sur les autres sites", a expliqué Patrick Gilli. La plupart des examens se dérouleront via la plateforme numérique Moodle. Une vingtaine d'épreuves sont prévues dans des locaux extérieurs à l'université, avec présence requise, a-t-il précisé, assurant que les étudiants étaient prévenus. La CGT, Sud Education et Solidaires étudiants ont fait un recours gracieux, en contestant ces modalités d'examens. Les étudiants qui participent au blocage réclament un semestre dit "blanc" ou "gratuit", où tous obtiendraient automatiquement 10/20.