Plusieurs centaines de personnes se sont réunies samedi à Nanterre pour rendre hommage à Nahel, 17 ans, dont la mort il y a un an lors d'un contrôle de police avait provoqué plusieurs jours d'émeutes dans tout le pays. Emmené par la mère et des proches de la victime derrière une banderole "Justice pour Nahel et pour tous les autres", le cortège s'est élancé en début d'après-midi de l'esplanade Charles-de-Gaulle, à quelques centaines de mètres du quartier Pablo-Picasso où vivait l'adolescent, en direction de la place Nelson-Mandela où l'adolescent est décédé.
Derrière eux, de nombreux jeunes silencieux revêtus d'un T-shirt blanc "Justice pour Nahel, exécuté le 27/06/2023". "On est là pour soutenir la mère", a expliqué à l'AFP Fatou, 16 ans, venue avec eux de ses amies. Le jeune homme a été tué le 27 juin 2023 d'une balle tirée à bout portant par un policier motocycliste qui contrôlait le véhicule qu'il conduisait. D'après des éléments de l'enquête, le véhicule conduit par Nahel avait été arrêté par la circulation à l'issue d'une course-poursuite.
Une marche blanche qui s'est déroulée dans le calme. "C'était plutôt calme, il y a eu des prises de parole, et on est dans du revendicatif classique par rapport à cet évènement. Il n'y a pas eu de débordements, tout s'est bien passé dans un esprit de recueillement", explique Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC-Police au micro d'Europe 1.
Une reconstitution des faits organisée le mois dernier
Une première version policière, selon laquelle le jeune homme aurait foncé sur le motard, a rapidement été infirmée par une vidéo amateur de la scène diffusée sur les réseaux sociaux. On y voit les deux policiers sur le côté du véhicule, braquant le conducteur de leurs armes. L'un d'eux ouvre le feu alors que le véhicule redémarre. La voiture s'encastre ensuite dans un bloc de béton, quelques dizaines de mètres plus loin. Les policiers ont maintenu qu'ils étaient en danger de mort car coincés entre la voiture et un mur.
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L'auteur du coup de feu, Florian M., motard âgé de 38 ans au moment des faits, a été mis en examen pour meurtre et incarcéré pendant cinq mois. Il a été libéré et placé sous contrôle judiciaire en novembre après plusieurs demandes de son avocat. Une reconstitution des faits a eu lieu le 5 mai dernier : en présence de leurs avocats, le policier auteur du tir, son collègue présent ce jour-là et plusieurs témoins ont été confrontés leurs déclarations, notamment pour établir si Florian M. était en danger de mort.
La mort de Nahel a entraîné des émeutes d'une ampleur exceptionnelle à travers toute la France. Bâtiments publics attaqués, écoles et tribunaux brûlés, magasins pillés : un rapport du Sénat a estimé que les dégâts causés par les émeutes, moins longues mais plus intenses que celles de 2005, avaient coûté un milliard d'euros.