Face aux expulsions, des habitants et sympathisants de la ZAD (zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes ont adressé une demande d'inscription de cette partie du bocage nantais au patrimoine mondial de l'humanité, ont-ils annoncé vendredi. Réunis dans un comité de soutien "Défendre et habiter la ZAD", une douzaine de militants ont envoyé leur demande d'inscription au ministère de la Culture vendredi matin.
"Défendre d'autres manières d'habiter". "Nous demandons à l'Etat français l'inscription de la ZAD sur la liste" des biens à inscrire au patrimoine de l'Unesco, a déclaré Geneviève Coiffard, militante d'Attac. "Ça peut faire rire mais ça interpelle aussi", a-t-elle ajouté. "On ne veut pas que la ZAD devienne le futur Disneyland", a cependant mis en garde Adrien, sociologue et urbaniste. Cette démarche est née après l'appel d'architectes et urbanistes intitulé "Comme à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, défendons d'autres manières d'habiter", qui a réunit près de 60.000 signatures sur Internet.
"Force poétique". Les auteurs y soulignaient "la force poétique des nombreuses cabanes dans les arbres", l'"inventivité architecturale, manuelle, bricoleuse et créative" de la ZAD, "un espace de passage, d'échange, un lieu qui fait école". "Quand il y a une destruction massive, le sujet est de se poser la question de ce qu'on détruit", a pointé Tibo, architecte et habitant de la ZAD. "Actuellement, il y a une volonté d'effacer les traces d'une lutte populaire victorieuse", a-t-il estimé. Une dizaine de "squats" ou lieux de vie ont été détruits ou évacués depuis jeudi au cours d'une vaste opération de gendarmerie. En avril, 29 avaient déjà été détruits sur 97 recensés au total.