"La gendarmerie a rempli son objectif", affirme la porte-parole de la gendarmerie nationale Karine Lejeune. Après cinq jours d'affrontements lors de l'expulsion des occupants "illégaux" de Notre-Dame-des-Landes, qui n'ont pas déclaré d'activité agricole auprès de la préfecture, les forces de l'ordre ont lancé une nouvelle opération pour "dégager les axes routiers", explique la gendarme.
Une embuscade à l'acide. "Dès 6h30 ce vendredi matin, nous avons lancé une double opération : le dégagement des axes de la ZAD, notamment la départementale 81 et une opération de police judiciaire dans le cadre des violences exercées ces derniers jours contre les gendarmes", précise Karine Lejeune, invitée d'Europe 1 matin vendredi. Jeudi, c'est sur cette départementale qu'un groupe de zadistes a tendu une embuscade aux gendarmes avec de l'acide et un engin explosif improvisé. Pas moins de dix hommes de la gendarmerie ont été blessés durant cette embuscade, dont cinq brûlés aux jambes.
"L'attaque a été menée par 80 opposants particulièrement violents qui jetaient des cocktails Molotov, des bouteilles incendiaires et de l'acide", a précisé sur Europe 1 le commandant des gendarmes mobiles à Notre-Dame-des-Landes. "Une embuscade est un acte prémédité, mais ce qui me choque, c'est la violence déployée par cet adversaire, on sent la volonté de générer des dégâts", ajoute-t-il.
"Une volonté de blesser, voire pire". Une montée de la violence confirmée par la porte-parole de la gendarmerie. "Nous déplorons 45 gendarmes blessés, dont 19 victimes de traumatismes sonores". "Mais on a vu une véritable montée de violence avec cette embuscade", précise-t-elle au micro d'Europe 1. "Cinq gendarmes ont dû être évacués sur le centre hospitalier de Nantes". "On voit une réelle volonté de blesser, voire pire", confie Karine Lejeune. Mais les hommes ne sont pas les seuls à être visés par les zadistes : "des personnes ont ciblé les hélicoptères de la gendarmerie", lâche sans plus de détails la porte-parole.
Vers une opération de stabilisation. Une fois les axes dégagés, la mission de la gendarmerie va être d'éviter toute réinstallation, avec un dispositif de "stabilisation adapté en fonction du volume de personnes qui restera en face de nous", précise la gendarme. "En tout état de cause, l'objectif est de garder les axes de déplacements dégagés et d'éviter toute réinstallation", conclut Karine Lejeune.