Le calme semble revenir du côté de Notre-Dame-des-Landes, à la veille de l'ultimatum des autorités pour déposer un dossier individuel en préfecture. Après le démantèlement de 29 squats la semaine dernière, il reste une soixantaine d'habitats précaires sur les 97 recensés. Les autorités restent déterminées à "mettre un terme à l'occupation illégale" sur le site de 1.650 hectares.
Pour le maire de la ville, Jean-Paul Naud, ceux qui ne rentrent pas dans le cadre de la légalité devront partir. "Je l’ai déjà dit à certains zadistes, il est hors de question d’avoir des habitats en zone humide", souligne l'édile. "Il y a 2% de zone non-humide sur ce territoire et ceux qui resteront devront rester sur ces 2% et cela peut difficilement faire 200 personnes", poursuit-il.
Division chez les zadistes. Les zadistes sont divisés sur la marche à suivre. Si certains ont décidé de se mettre en conformité, d'autres ont au contraire fait le choix de partir. "La forme légale du territoire que l’on va devoir avoir sur la Zad va nous priver d’un champ de possible qu’on avait encore sous la main il y a quelques jours", estime Camille, un soudeur présent sur la Zad depuis deux ans et qui a décidé de partir.
Violents affrontements. Depuis le 9 avril et le lancement des opérations de gendarmerie à Notre-Dame-des-Landes, les violents affrontements ont fait 75 blessés chez les forces de l'ordre et plus de 270 du côté des opposants, qui ont saisi le Défenseur des droits. Les heurts avaient gagné en intensité à mesure de l'avancée des démolitions de squats. A chaque coup de pelleteuse, les opposants et leurs soutiens, dont des "black blocs" venus de toute la France et d'Europe, ont répondu par des barricades et le creusement de tranchées. Les forces de l'ordre ont essuyé cocktails Molotov, pierres ou bouteilles en verre, répliquant par le jet de 11.000 grenades, dont 10.000 lacrymogènes, en dix jours, selon une source proche du dossier.