"Dragueur", "frimeur", dépressif, fasciné par l’ultra-violence… les témoignages sur Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l'auteur de l'attentat qui a fait au moins 84 morts le jeudi 14 juillet à Nice, se sont multipliés ces dernières vingt-quatre heures. Lundi après-midi, six de ses proches étaient toujours placés en garde à vue. Désormais, les enquêteurs estiment que l’obsession du terroriste pour les vidéos extrêmement violente, et notamment celles postées par Daech, pourrait être à l’origine de son passage à l’acte, pour le simple "plaisir barbare" d’écraser les gens et de sa très rapide radicalisation.
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Sortir de la vie en marquant les esprits. "C’est quelqu’un qui est un peu déstabilisé, qui est au bout du rouleau, peut-être un peu dépressif, avec des penchants suicidaires", détaille au micro d’Europe 1 Midi Roland Coutanceau, psychiatre et criminologue. Ce type de profil peut "choisi[r] une forme mégalo pour sortir de la vie, détruisant des êtres humains pour marquer les esprits", souligne-t-il.
Le profil du "loup solitaire". Pour ce spécialiste, le comportement de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, si aucun lien direct avec Daech n'est établi, évoque un celui d'un "loup solitaire", quelqu’un qui "n’a pas reçu d’ordre et qui s’auto-radicalise". "Leur imagination va chercher dans l’air du temps une manière de détruire et de se détruire", explique-t-il. "Voilà une hypothèse criminologique qui peut être cohérente pour ce cas en particulier."
Sinistres précédents. "Les gens qui ont une dimension psychopathique, quand ils pensent en finir, ont d’abord une violence contre les autres. […] Chez les meurtriers de masse, on a une forme mégalo-maniaque de détruire les autres êtres humains avant de se suicider", relève Roland Coutanceau qui cite notamment l’exemple laissé par les tireurs de Colombine ou, "plus près de nous, en France, Richard Durn, qui a tué un certain nombre de conseillers municipaux à Nanterre", en 2002.