"Même les sociétés les plus touchées par le terrorisme ne s'habituent pas". Sur Europe 1 lundi matin, le politologue Bruno Tertrais s'est penché sur notre façon de vivre au quotidien avec la menace terroriste. Après les attentats du janvier et de novembre 2015, l'attaque meurtrière de Nice - qui a fait au moins 84 morts et de nombreux blessés au soir du 14-Juillet - vient raviver une angoisse dans la tête de nombreux Français.
Un risque à intégrer. "Il faut prendre cela comme le risque d'accident de la route quand vous prenez votre voiture. Vous prenez des précautions mais ça ne empêche pas de prendre votre voiture", conseille Bruno Tertrais. "La meilleure réponse, celle de combat, c’est de continuer à mener une vie normale". Dans une interview au Journal du Dimanche, le Premier ministre Manuel Valls a reconnu que le terrorisme risquait de faire partie du quotidien des Français "pour longtemps". Pour le politologue, cela signifie que la menace terroriste sera "permanente, quel que soit le gouvernement et quels que soient les efforts qui seront faits".
Habitués à l'horreur ? Mais de nombreux témoignages de Français font tout de même état d'une forme d'habitude face à l'horreur. "Le choc n'est peut-être pas le même que lors de l'attaque de Paris. L'effet de surprise n'est peut-être pas aussi important", concède Bruno Tertrais. Le chercheur martèle cependant : "Pour les victimes et les familles, c'est la même chose". "On ne peut pas s'habituer. Ça va à l'antithèse de la manière de vivre de nos sociétés occidentales et libérales".