Une tempête dans un verre… de vin. "Je ne crois pas que le vin soit un alcool comme les autres", a déclaré mercredi, sur BFMTV, Didier Guillaume, le ministre de l'Agriculture, estimant notamment que les jeunes s'enivraient plutôt avec des "alcools forts" et "des mélanges" qu'avec du vin. Des propos qui ont suffi à déclencher l'indignation de nombreux médecins spécialistes des addictions. Et pourtant, le ministre a eu raison de dire ça, selon Jean-Michel Aphatie.
Retour sur le début de la polémique lancée par le ministre de l'Agriculture
Le vin et la France, une longue histoire. Pourquoi ? Sur le plan de la santé, l'alcool contenu dans le vin est certes aussi nocif que l'alcool contenu dans une autre boisson, simplement les vendeurs de vin ont instillé l'idée, depuis plusieurs années, que boire un ou deux verres de vin par jour faisait du bien au cœur, nettoyait les artères, etc. Evidemment, tout cela est plus marketing que scientifique. Mais si le vin "n'est pas un alcool comme les autres", c'est d'abord parce qu'il nous renvoie à notre histoire. Le vin, c'est une terre cultivée depuis des siècles, c'est un savoir-faire, une transmission de culture, quelque chose qui fait rayonner la France dans le monde.
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Un combat perdu d'avance. Aussi nocifs que les autres alcools, le vin a une portée culturelle que ceux-ci n'ont pas. Si Didier Guillaume a fait une faute en banalisant la consommation de l'alcool, condamner le vin - et le ministre ne semble pas prêt à franchir ce pas - revient à effacer de notre patrimoine historique un champ important et reconnaître ce que peu de gens disent, à savoir que le vin n'a pas d'avenir. De grandes marques, des châteaux prestigieux n'auraient plus d'avenir parce qu'ils sont des poisons. Voilà précisément contre quoi a voulu se battre Didier Guillaume sur le plateau de BFMTV. Et c'est un combat perdu d'avance...