L’incendie de Notre-Dame de Paris a suscité une émotion planétaire, qui dépasse largement le cadre des croyants. Mais pour les catholiques parisiens, également très affectés, se posent désormais des questions très concrètes : comment assurer le culte en attendant que la cathédrale parisienne soit remise sur pieds ?
Notre-Dame de Paris peut accueillir plus de 2.000 personnes et il n’est pas rare qu’elle fasse le plein de fidèles, surtout lors des grandes cérémonies. Or, la "Semaine Sainte" dans laquelle nous sommes, avec comme aboutissement la messe de Pâques prévue dimanche, est la période la plus importante du calendrier catholique. Et chaque année, les liturgies qui jalonnent cette semaine font le plein dans la plus emblématique cathédrale française.
Les églises Saint-Sulpice et Saint-Eustache mises à contribution
Après l’incendie, les catholiques de Paris doivent donc se réorganiser en urgence. Ce mercredi, la messe chrismale a lieu à 18h30 dans l'église Saint-Sulpice, la plus grande église de Paris après Notre-Dame, pouvant contenir au moins 2.000 personnes elle aussi. Un écran géant sera dressé sur le parvis, pour ceux qui ne pourront entrer à l'intérieur de cet édifice situé non loin de l’île de la cité où se trouve la cathédrale incendiée. Jeudi soir, la messe de la Cène aura lieu également à Saint-Sulpice, tout comme l'office de la Croix vendredi soir, ainsi que la veillée pascale samedi soir.
Mgr Aupetit, au lieu de participer au chemin de croix de Montmartre, prendra part, cette année, à celui de Notre-Dame. "Le parcours précis de ce dernier n'est pas encore connu mais devrait se tenir vendredi midi aux alentours de la cathédrale", a déclaré à l'AFP Mgr Alexis Leproux, vicaire général du diocèse. La messe de Pâques, qui a habituellement lieu à Notre-Dame, se tiendra, elle, dimanche à l'église Saint-Eustache (Ier arrondissement, non loin de l’île de la cité également), avec Mgr Aupetit. 2.000 personnes sont également attendues pour cette célébration.
Pour la suite, "c’est très très incertain"
Mais que se passera-t-il ensuite ? Notre-Dame est une cathédrale et, à ce titre, elle est considérée comme l’église la plus importante du diocèse parisien. C’est là que l’archevêque de Paris (ou ses auxiliaires) siège et donne ses offices. C’est aussi là que sont censés être célébrés les ordinations de prêtres, les "appels décisifs" (lors duquel les futurs baptisés confirment leur vœu) ou encore les processions les plus importantes. Certains offices de Notre-Dame étaient également retransmis dans le monde entier, notamment via la chaîne KTO.
Et pour le long terme, rien n’a été décidé quant à la manière de "remplacer" Notre-Dame, en attendant la fin des travaux qui pourraient prendre des années. "C’est très très incertain. Tout se décide heure par heure. Personne ne sait mais ce ne serait pas étonnant que Saint Sulpice devienne un lieu important", nous confie un observateur de l’actualité diocésienne de la capitale.
La tâche de l’archevêque Michel Aupetit n’est donc pas des moindres. "Nous sommes extrêmement meurtris d'avoir perdu notre cathédrale. […] Nous sommes obligés de nous réorganiser complètement", a-t-il confié à Sud Radio mercredi. Regrettant, au passage, qu’Emmanuel Macron n’ait pas eu un seul mot pour la communauté catholique lors de son allocution de mardi soir : "Ça aurait été sympathique qu'il y ait un petit mot de compassion pour la communauté, car ce sont quand même les catholiques qui font vivre la cathédrale Notre-Dame, qui n'est pas un musée. […] C'est un lieu de vie, animé par les catholiques".