Notre-Dame de Paris : pourquoi la commission du patrimoine s'oppose aux vitraux contemporains

© Lilian Cazabet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
  • Copié
Antoine Bienvault, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Lilian Cazabet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
La commission nationale de l'architecture et du patrimoine s'est opposée, ce jeudi 11 juillet, à la volonté d'Emmanuel Macron d'installer des vitraux contemporains dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, en lieu et place de ceux réalisés par Eugène Viollet-le-Duc. Un expert de cette commission en détaille les raisons au micro d'Europe 1.

Emmanuel Macron se serait sûrement bien passé de ce revers symbolique. La commission nationale de l'architecture et du patrimoine a voté, ce jeudi 11 juillet, à l'unanimité, contre l'installation de baies contemporaines pour remplacer les vitraux dans six chapelles de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le président soutenait ce projet de modernisation depuis plusieurs mois, mais les experts de cette commission estiment que ces baies porteraient atteinte au patrimoine de l'édifice religieux.

D'autant que les vitraux dessinés par Eugène Viollet-le-Duc ont été sauvés des flammes, et sont depuis plusieurs mois minutieusement restaurés par les compagnons sur le chantier.

Des vitraux anciens pensés spécialement pour l'éclairage de la cathédrale

Pour Alexandre Gady, l'un des membres de cette commission, les remplacer serait donc inconcevable. "Ces vitraux ont échappé à l'incendie de 2019, et ils ont surtout été réalisés par Viollet-le-Duc dans une pensée globale du système d'éclairage de la cathédrale. Donc, changer un vitrail réalisé sur les dessins de Viollet-le-Duc, ça n'a aucun sens", affirme-t-il au micro d'Europe 1.

Un avis contraire à la volonté du chef de l'État que l'historien de l'art assume. "Il n'y a rien de personnel contre le président de la République", assure-t-il d'abord. "Simplement, là, il est un tout petit peu en dehors du cadre. Donc, on a refixé le cadre qui est celui de la doctrine de l'État en termes de monuments historiques qui existait avant lui, et qui existera après lui", explique cet expert.

L'avis de la commission n'est cependant que consultatif. Rien n'empêche donc théoriquement Emmanuel Macron de maintenir sa volonté d'installer de nouveaux vitraux à Notre-Dame.