Le chef de l'Etat a réussi une petite prouesse. En annonçant, jeudi, qu'un référendum local serait organisé d'ici le mois d'octobre pour trancher sur le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, il a réussi a mettre d'accord les pro et les anti-aéroport. Car les deux camps sont clairement contre le référendum.
"Les gens vont voter pour autre chose". "C'est une fausse bonne idée pour essayer de sortir d'une impasse et on risque de s'enfoncer", estime Françoise Verchère, co-présidente des élus opposés à Notre-Dame-des-Landes. "Je pense que les gens vont voter autre chose. Ils peuvent très bien, d'ailleurs, voter contre le gouvernement en utilisant ce référendum, ou bien au contraire, ils peuvent voter contre les zadistes, pour l'ordre. C'est-à-dire absolument pas sur la question de l'aéroport."
"Cela n'a aucun sens". Le verdict est le même chez les pro-aéroport. "Cela n'a aucun sens de faire un référendum", clame François de La Tullaye, de l'association Des ailes pour l'Ouest. "Si le résultat était favorable à l'aéroport, les opposants seraient les premiers, comme d'habitude, à faire de multiples recours."
Quel périmètre pour le référendum ? Les deux camps se posent également la même question : celle du périmètre à utiliser pour la consultation. Pays de la Loire et Bretagne ? L'Elysée n'a pas encore répondu. Les juristes, eux, s'interrogent. Seul un exécutif local est compétent pour organiser un référendum local, et non pas le gouvernement. Enfin, il faudrait la participation d'au moins 50% des inscrits et une majorité en faveur du projet pour qu'il soit adopté. Autant dire une gageure.