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Gauthier Delomez (propos recueillis par Guillaume Dominguez) / Crédits photo : Romain Doucelin / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Dans la nuit de mardi à mercredi, quatre véhicules de police ont été incendiés à Cavaillon, sur fond de lutte contre le narcotrafic. Interrogé par Europe 1, le secrétaire national du syndicat Unité Police, Bruno Bartoccetti, partage sa colère face à ces événements, et estime que les policiers sont devenus "des cibles".

"Est-ce que je suis surpris par ce qui vient de se passer à Cavaillon ? Bien sûr que non", tonne d'entrée Bruno Bartoccetti, secrétaire national du syndicat Unité Police. Quatre véhicules des forces de l'ordre ont été incendiés devant le commissariat de cette ville du Vaucluse dans la nuit de mardi à mercredi, et la CRS 81 est envoyée sur place ce jeudi.

D'après le directeur interdépartemental de la police nationale du Vaucluse, il pourrait s'agir d'une "réaction de narcotrafiquants" après une opération "place nette" menée en début de semaine dans une cité voisine.

Le syndicaliste tient à remettre ce fait divers en perspective en rappelant la mort du policier Éric Masson, lors d'une opération de contrôle dans le centre-ville. Puis il évoque le meurtre d'un chauffeur VTC à Marseille. "Quand on sait qu'on a un commanditaire d'une prison qui envoie un gamin de 14 ans, d'Avignon, pour aller tuer quelqu'un, ça veut dire que tout est possible et que rien ne nous surprend", affirme-t-il au micro d'Europe 1.

Insécurité physique, mais aussi juridique

Bruno Bartoccetti ajoute que 15.000 policiers sont blessés chaque année en service, un chiffre "énorme, considérable". "Il y a un sentiment d'impunité chez ces voyous, et nous, flics, nous sommes des cibles, voilà où on en est aujourd'hui dans notre pays", fustige le secrétaire national d'Unité Police.

Pour le syndicaliste, "deux insécurités" existent, elles sont physique, mais aussi juridique. "On doit se justifier en permanence, parce qu'en permanence, on met le doute sur notre travail, sans parler des menaces à l'endroit des policiers, des femmes de policier. On est obligé de muter certains collègues simplement parce qu'ils ont été reconnus. On en est là dans notre pays", appuie Bruno Bartoccetti.