La mer Méditerranée est toujours l'un des plus grands cimetières du monde. L'association SOS Méditerranée sonne l'alarme. Près de 300 migrants ont été secourus en mer en moins d'une semaine. Ils fuient des zones de guerre ou des pays ravagés par la misère. Mercredi 27 avril, 131 Libyens ont été sauvés au large des côtes libyennes alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Europe. Et avec l'amélioration des conditions météorologiques, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir tenter leur chance.
"Une personne était tellement épuisée qu'elle a perdu connaissance"
Sur Europe 1, François Thomas, président de l'association SOS Méditerranée, décrit l'enfer traversé par ces migrants. "De nombreuses personnes étaient sur une embarcation pneumatique dans des conditions météorologiques difficiles puisque il y avait des creux de trois mètres dans la nuit noire".
Le président décrit des femmes, des enfants et des hommes sans aucun gilet de sauvetage et dans des conditions difficiles. François Thomas dépeint le portrait de personnes épuisées et affectées par le mal de mer. "Il y a une personne qui était tellement épuisée qu'elle a perdu connaissance", ajoute François Thomas.
L'association fait également face au manque de coopération des autorités : "Nous avons demandé à quatre reprises aux autorités maritimes un lieu sûr de débarquement et nous attendons toujours qu'on nous indique ce lieu. Il y a des personnes blessées et il est très important qu'elles soient prises en charge le plus rapidement possible à terre", conclut-il.
Un bébé âgé d'un an rescapé
Dimanche et lundi, le navire humanitaire avait déjà effectué deux sauvetages, secourant respectivement 70 et 94 migrants, ce qui porte à 295 le nombre de rescapés pris en charge à bord de l'Ocean Viking, dont 132 mineurs non accompagnés.
"Le plus jeune des rescapés est un bébé d'un an seulement", a précisé l'ONG. La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). L'agence onusienne estime que près de 24.000 personnes au moins y sont mortes ou disparues depuis 2014, dont 2.048 l'an dernier.