La nouvelle épreuve de l'examen du code de la route étant loin de ne faire que des heureux, l'association 40 millions d'automobilistes demande une concertation avec le ministère de l'Intérieur pour revoir les nouvelles questions, sources de difficultés pour les candidats.
De nouvelles questions depuis le 2 mai. "A quoi ça sert de mettre des questions comme ça: 'Avec quelle main dois-je ouvrir la porte de ma voiture : gauche ou droite?'", ironise Pierre Chasseray, délégué général de l'association. Pour mettre fin au bachotage et privilégier l'adaptation aux diverses situations, le gouvernement a dépoussiéré l'examen du code, portant à 1.000 le nombre de questions - contre 700 auparavant -. Entrées en vigueur le 2 mai, les questions, qui s'appuient notamment sur des vues aériennes, abordent de nouveaux thèmes comme les usagers vulnérables (vélos, piétons...), "l'éco-conduite", le secourisme et les nouvelles technologies.
Fort recul du taux de réussite. Or, après la mise en place de la réforme, le taux de réussite à l'examen est passé de 70% à 17% en moyenne, selon des chiffres annoncés par la Sécurité routière. Face au fort recul, celle-ci a été contrainte de suspendre 600 questions le 10 mai, le temps de les examiner, éventuellement les reformuler, puis les réintroduire. "Depuis leur retrait, on est effectivement revenu à un taux de réussite de 70% à l'examen", avance Pierre Chasseray, persuadé que "les taux baisseront de nouveau dès qu'on réintroduira" les questions. "Il faut absolument créer une commission (...) pour revoir une à une les 600 questions qui posent problème", suggère-t-il.
Plusieurs candidats s'estiment "lésés". Pour Me Jean-Baptiste Iosca, expert en permis de conduire, "ce nouvel examen a créé un préjudice professionnel lorsque le permis est indispensable pour travailler, et financier puisque le repasser a un coût". "Comment peut-on refuser le code à des candidats qui se sont trompés à des questions, retirées depuis de l'examen ?", s'interroge l'avocat, qui souhaite "déposer une plainte contre l'Etat au tribunal administratif". Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé en juin 2014 une réforme du permis de conduire, dans laquelle s'inscrit ce nouvel examen du code, pour moderniser l'épreuve et en réduire les délais de passage (98 jours en moyenne en 2014), et donc le coût pour les candidats (1.500 euros environ).