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Caroline Baudry / Crédits photo : Theo Rouby / AFP , modifié à
La Nouvelle-Calédonie va-t-elle connaitre un nouvel épisode de violence ? À l'approche du 24 septembre, jour durant lequel l'archipel est devenu français, les autorités craignent de nouveaux affrontements. Depuis quatre mois, Saint-Louis, bastion des indépendantistes, est confronté à des violences. L'unique route pour relier Nouméa au sud de l'île est coupée. Un drame pour les habitants du Mont Dore.

La Nouvelle-Calédonie va-t-elle connaître un nouveau regain de violence ces prochains jours ? L'île vit sous un couvre-feu depuis quatre mois, après les violentes émeutes qui avaient fait plusieurs morts à la suite de la volonté de l'État de réformer le corps électoral local. Mais, à l'approche du 24 septembre, jour de la citoyenneté sur le caillou, les autorités craignent de nouveaux affrontements avec les indépendantistes. Car cette journée est hautement symbolique, puisque le 24 septembre 1853 marque la date du jour où ce territoire d'Outre-mer est devenu français. 

"50% d'élèves ont arrêté leur scolarité"

Et cette année, les indépendantistes Kanaks avertissent : le 24 septembre 2024 sera le jour de l'indépendance Kanak. Depuis le printemps, la situation est explosive en Nouvelle-Calédonie, notamment dans le bastion Indépendantiste de la localité de Saint-Louis, où des affrontements ont encore eu lieu cette semaine avec les forces de l'ordre. Conséquence, la route qui relie Nouméa au sud du territoire et qui passe par Saint-Louis, est coupée. 

"On n'en peut plus", confie Jean-Noël Pezant, vice-président de l'Association des citoyens du Mont Dore, qui vit coupé du monde. La route qui relie les 12.000 habitants de cette commune à Nouméa et qui passe par Saint-Louis, est condamnée. "Nous sommes obligés de prendre des navettes maritimes qui n'existaient pas avant et qu'il a fallu improviser. Certaines personnes ont perdu leur travail parce qu'ils n'ont pas pu se rendre à leur boulot. Nous avons à peu près 50% d'élèves qui ont arrêté leur scolarité", faute de pouvoir se déplacer. 

Des dizaines de car-jackings

Mais pas question de rouvrir l'artère qui traverse la tribu de Saint-Louis tant que "la sécurité n'est pas rétablie", répète Louis Le Franc, haut-commissaire de la République qui représente l'État en Nouvelle-Calédonie. "Depuis le 13 mai, sur cette route provinciale, il y a eu 313 tirs contre les gendarmes. On compte aussi 56 car-jackings, avec des automobilistes qui se sont fait voler leur véhicule et qui pour certains, ont été dénudés", explique-t-il au micro de nos confrères de RRB. 

"Les émeutiers doivent se rendre", dit-il. Les négociations via les chefs coutumiers se poursuivent avec un objectif : ramener le calme autour de la route que l'État ne parvient toujours pas à libérer.