La situation en Nouvelle-Calédonie est "loin d'un retour à l'apaisement", a affirmé samedi Sonia Lagarde, la maire de Nouméa, alors qu'un homme a été tué sur un barrage dans le nord de ce territoire du Pacifique sud en proie à des émeutes inédites depuis 40 ans. "Les deux dernières nuits, on peut dire qu'elles étaient plus calmes, par contre, les jours se ressemblent, avec son lot d'incendies", a déclaré l'édile (Renaissance) de la "capitale" calédonienne, interrogée par BFMTV.
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"Au moment où je vous parle, il y a des barricades qui sont montées dans un quartier est de la ville de Nouméa, qui sont tenues (...) par les indépendantistes", a-t-elle poursuivi samedi en milieu de matinée (heure de Paris), assurant que la situation ne s'améliorait pas, "bien au contraire, malgré tous les appels à l'apaisement".
Un homme a été tué samedi et deux autres blessés dans un échange de coups de feu sur un barrage érigé par des émeutiers dans le nord de la Nouvelle-Calédonie, ce qui porte à six le nombre de morts depuis le début des émeutes causées par une réforme électorale qui a provoqué la colère des indépendantistes.
"Tristesse infinie"
Il s'agit du premier mort dans des faits survenus en dehors de l'agglomération de Nouméa, où s'étaient concentrées jusque-là des émeutes ayant une dimension essentiellement urbaine. "Quand je vois tous ces dégâts, et que ce soit les biens privés ou les biens publics qui partent en fumée, c'est la désolation", s'est émue Sonia Lagarde, parlant d'une "tristesse infinie". "Est-ce qu'on peut dire qu'on est dans une ville assiégée ? Oui, je pense qu'on peut le dire", a-t-elle déclaré, avant d'évoquer l'arrivée de renforts de forces de sécurité, à qui "il faut laisser un petit peu de temps" pour faire leur travail.
L'arrivée ces dernières heures de 1.000 renforts, en plus des 1.700 déjà déployés, a montré la détermination des autorités françaises à reprendre le contrôle de la situation. Interrogée sur le montant des dégâts, la maire de Nouméa a estimé être dans l'"impossibilité" de les chiffrer. "Il y a des tas de structures municipales qui ont brûlé, des médiathèques, des écoles", a-t-elle rappelé. Selon des estimations locales, le montant des dégâts atteignait jeudi 200 millions d'euros.