Plus de 200 migrants ont été évacués dans le calme mercredi matin d'un campement de fortune de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, à la lisière nord de Paris.
"Nous avons mis à l'abri entre 200 et 230 personnes dans l'un des cinq centres d'accueil et d'examen de situation (CAES) d'Ile-de-France", a indiqué un représentant de la Préfecture de région, qui a affrété cinq bus ornés d'affiches "Bienvenue à Paris". L'opération, menée par la Préfecture de région et l'association France terre d'asile, s'est déroulée dans le calme et toutes les personnes présentes sur place ont pu être prises en charge.
"Cela ne règle pas le problème sur le fond", regrette une association
Mais, "cela ne règle pas le problème sur le fond, c'est un cycle sans fin, nous en sommes à la troisième évacuation depuis janvier", déplore Philippe Caro, de l'association Solidarité migrants Wilson. "C'est un répit pour quelques jours. Les personnes pourront voir un médecin, se doucher et se reposer, un temps donné", ajoute une autre membre de l'association, "mais les migrants n'en peuvent plus d'être embarqués pour deux jours, certains peuvent être remis à la rue dès ce soir, c'est décourageant pour eux", regrette-elle.
Prévenus la veille, ces hommes isolés, originaires majoritairement d'Afghanistan, d'Irak, de Somalie et du Soudan, rangeaient leurs affaires, leurs tentes et leurs duvets jusqu'au dernier moment avant de monter dans les bus, "de peur de perdre nos affaires", rapporte Mattio, un Afghan de 22 ans, en France depuis août 2016.
La mairie de Saint-Denis réclame des moyens
La centaine de tentes était installée devant l'église Sainte-Geneviève-de-la-Plaine, à quelques mètres d'autres campements qui longent le périphérique, porte de la Chapelle. Lors d'une précédente opération en avril, près de 800 migrants avaient été évacués de deux campements dans le nord de Paris.
"Nous sommes dépités et scandalisés par ces mises à l'abri sur un temps donné. On réclame que l'État mette des moyens pour assurer ses missions. Aujourd'hui, la situation est inhumaine", a affirmé Suzanna de la Fuente, adjointe à la mairie de Saint-Denis.