"Ta mère en maillot de bain en février, ça te fait pas vriller ?" : plusieurs centaines de jeunes défilaient vendredi à Paris, troisième journée d'une mobilisation pour le climat à l'appel de l'adolescente suédoise Greta Thunberg.
"On doit agir". "J'ai bronzé à la Villette, j'ai profité de ce beau temps, mais j'étais inquiète", a commenté Sophia, membre du syndicat lycéen Fidl, alors que la France a connu mercredi son après-midi la plus chaude pour un mois de février, avec une moyenne de 21,3°C. "Une partie des jeunes est déboussolée et préfère ne rien voir. Moi j'ai peur et je veux ouvrir les yeux à tout le monde pour trouver une solution. On doit agir", poursuit Solène, étudiante de 18 ans originaire de Bretagne.
"Macron, ta politique commence à nous chauffer", "Dans quelles îles cacherez-vous votre argent quand elles seront sous l'eau"... Brandissant des pancartes en carton, étudiants et lycéens sont partis de la place Saint-Michel sous la pluie, aux cris de "Et un, et deux, et trois degrés, c'est un crime contre l'humanité".
Encore timide, la France attend le 15 mars. Alors que plusieurs régions, dont l’Île-de-France, sont en vacances scolaires, le mouvement impulsé par la jeune égérie du climat Greta Thunberg reste pour l'instant timide en France, où l'organisation se concentre sur la "grève mondiale" du 15 mars, toujours à l'appel de la militante de 16 ans. Lors du premier rassemblement à Paris le 16 février, les jeunes n'étaient qu'environ 200. Vendredi dernier, ils étaient un millier défilant derrière l'adolescente suédoise qui avait fait le déplacement.
Greta Thunberg était ce vendredi à Hambourg à la tête d'une marche de milliers de jeunes Allemands, après avoir défilé aussi en Belgique, pays où la mobilisation est particulièrement importante depuis des semaines. À Strasbourg, dix lycéens se sont rassemblés vendredi matin sous la pluie, brandissant une pancarte clamant "Make France Green Again". "Notre but est de montrer qu'on est déjà là, même si ce n'est pas une grosse manifestation", explique Samuel Cardon, 18 ans, élève au lycée hôtelier Alexandre Dumas à Illkirch-Graffenstaden, au sud de Strasbourg.