Nouvelles mesures contre le Covid : "Ça fait des semaines que ça aurait dû être fait"

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Ugo Pascolo , modifié à
Les nouvelles restrictions sanitaires décrétées en Gironde et dans les Bouches-du-Rhône sont une bonne nouvelle, mais elles arrivent beaucoup trop tard. C'est le message délivré ce lundi sur Europe 1 par le médecin Gilbert Deray. 
INTERVIEW

Des rassemblements limités, une extension du port du masque, des sorties scolaires annulées... Les préfets de Gironde et des Bouches-du-Rhône ont annoncé comme prévu ce lundi de nouvelles mesures restrictives dans ces départements pour lutter contre la deuxième vague de coronavirus. Des mesures efficaces, mais "cela fait des semaines que cela aurait dû être fait", martèle sur Europe 1 ce lundi le chef du service néphrologie de l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, Gilbert Deray. 

"Si vous attendez que les gens arrivent à l'hôpital pour réagir, c'est trop tard"

"Nous sommes en retard [par rapport à la reprise de la circulation du virus]", insiste le spécialiste. "Depuis le 9 juillet, le site de Santé publique France atteste d'une détérioration des indicateurs. Et de semaines en semaines, on a vu le nombre de cas augmenter." Ces mesures arrivent donc "bien tard". Comparant une épidémie à un tsunami, le chef de service poursuit son raisonnement : "si vous ne partez pas quand la vague se retire, il est déjà trop tard. Et pour une épidémie, si vous attendez que les gens arrivent à l'hôpital pour réagir, c'est la même chose."

"Je suis en colère parce que ça fait des semaines qu'on aurait dû être plus dur sur les mesures", poursuit le spécialiste qui affirme : "juin-juillet-août c’était la récréation !" 

Appliquer le principe de précaution 

Interrogé sur la dureté de son discours, qui tranche avec le relatif optimisme d'autres spécialistes, Gilbert Deray met en avant "l'application du principe de précaution". "Le problème n'est pas de savoir si ceux qui ont raison sont alarmistes, mais de savoir ce qu'il faut prévenir. Si mes signaux sont faux, on aura pris trop de précautions, ce n'est pas grave. Mais s'ils sont vrais, c'est très grave." Le spécialiste "espère qu'il est encore temps" de juguler cette seconde vague et se montre malgré tout optimiste : "on y arrivera tous ensemble."