Près de 600 personnes sont mortes par noyade en France entre le 1er juin et le 30 septembre 2018, selon une enquête de l'agence sanitaire Santé publique France (SpF). Sur les 597 décès répertoriés dans l'enquête Noyades 2018 durant cette période, 406 sont accidentels et 89 ont été provoqués par des noyades intentionnelles (suicides, agressions).
L'origine des noyades qui ont entraîné les 102 autres décès reste inconnue, selon les principaux résultats parus mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de SpF. La précédente enquête sur ce thème datait de 2015. Le nombre de décès par noyades accidentelles est "à peu près stable entre les deux enquêtes: 406 (été 2018) contre 436 (été 2015)".
Plus de 1.000 décès chaque année
En France, les noyades accidentelles sont responsables chaque année d'environ 1.000 décès et sont la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans. Elles sont pourtant pour la plupart évitables, rappellent les auteurs dans le BEH.
L'analyse publiée prend aussi en compte le terme de noyade au sens plus large d'"une insuffisance respiratoire résultant d'une submersion ou de l'immersion en milieu liquide, suivie ou non de décès", d'après la définition de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
En 2018, l'enquête a ainsi recensé 1.649 noyades accidentelles (84% du total toutes causes confondues) avec une proportion de noyades fatales de 25%. "Les noyades accidentelles (suivies ou non de décès, ndlr) ont augmenté de 30% par rapport à l'enquête 2015 (1.266)". Cette augmentation d'accidents s'observe surtout chez les moins de 13 ans (338 en 2015 contre 600 en 2018), sans augmentation du nombre des décès, d'après le BEH.
Le deuxième été le plus chaud depuis 1900
Les conditions météorologiques de l'été 2018, classé par Météo-France comme le deuxième été le plus chaud depuis 1900, ont vraisemblablement entraîné une augmentation du nombre de baignades, avancent les auteurs. Ils évoquent un "deuxième facteur possible": la médiatisation, depuis quelques années, et particulièrement depuis 2017, de la noyade "sèche" (qui soi-disant interviendrait plusieurs heures, voire plusieurs jours après une baignade) ayant pu conduire des parents inquiets à solliciter les secours à la suite d'un "début de noyade" de leur enfant.
Pourtant, "ce concept de noyade 'sèche' ne repose sur aucune base scientifique ou médicale", notent Aymeric Ung et ses collègues.
Les enfants de moins de 6 ans ont représenté 9% des décès (35 morts) par noyades accidentelles et les plus de 65 ans, 35% (137). Parmi les noyades fatales, 40% se sont déroulées dans des cours d'eau ou plan d'eau (rivière, étang, lac, canal...) et 40% en mer. 17% sont intervenues dans des piscines tous types confondus et 3% dans d'autres lieux (baignoires, bassins, etc.).