N’en déplaise aux avocats qui se mobilisent au barreau de Toulon pour défendre les droits des étrangers, 44 des 234 migrants présents à bord de l'Ocean Viking, accueillis dans le port militaire vendredi. Selon Gérald Darmanin, ces personnes "seront évidemment reconduites dès que leur état de santé, pour certains d'entre eux, le permettra, dans leur territoire national". Dès lors, le ministère de l’Intérieur s’est lancé dans une course contre-la-montre juridique, car en théorie il ne reste plus qu’une quinzaine de jours pour pouvoir les expulser dans les temps.
Un délai maximal fixé à 16 jours
Après, il sera trop tard, la police aux frontières devra, selon le droit en vigueur, leur ouvrir les portes du territoire français, au risque qu’ils ne disparaissent dans la nature. Depuis ce mardi, les audiences se succèdent devant le juge des libertés et de la détention à Toulon. Il doit se prononcer sur un prolongement du maintien des migrants dans cette zone d’attente. Le délai maximal est fixé à 16 jours.
Un laps de temps très court pendant lequel les services de la Place Beauvau doivent décrocher un laissez-passer consulaire, document indispensable pour espérer renvoyer le migrant chez lui, délivré par son pays d’origine. Mais encore faut-il pouvoir prouver sa nationalité. Or, la justice a déjà retoqué quatre dossiers en raison de vice de procédure. Quatre Guinéens sont donc autorisés à quitter la zone d’attente et d'entrer en France.
Même si un recours pour le procureur de la République existe, c’est exactement ce que veut éviter la Place Beauvau : des revers juridiques qui viendraient contrarier un message politique de fermeté.