"Le fait est que ça bouge et que les activités humaines auraient tendance à réchauffer". Ces mots, dans la bouche d'Olivier de Kersauson, auraient pu surprendre il y a encore quelques années, lorsque le navigateur semblait parfois adhérer à la théorie des cycles, à rebours du consensus scientifique et appréciée des climatosceptiques. Au micro d'Isabelle Morizet, dimanche sur Europe 1, il a accepté de commenter son évolution sur le sujet.
Olivier de Kersauson reconnaît aujourd'hui le rôle vital de l'écologie, tout en faisant son autocritique. "On a eu du mal à comprendre. On n'avait pas encore compris que l'énorme machine était en route et qu'on était souvent en train d’abîmer cette planète", concède l'Amiral. "Moi je l'ai vu tardivement, j'étais comme l'idiot auquel on montre la lune et qui regarde le doigt en se disant que le doigt n'est pas terrible. J'assume."
"La vie de Nicolas Hulot est une belle vie"
Le navigateur épouse aussi la cause de ces lanceurs d'alerte écologistes "excessivement utiles". À commencer par le plus célèbre d'entre eux, Nicolas Hulot : "Au début on se foutait de sa gueule et puis après plus du tout. Ce type a fait oeuvre utile, la vie de Nicolas Hulot est une belle vie, qui a du sens, il a obligé les gens à ouvrir les yeux et à voir qu'on ne pouvait pas continuer à se comporter comme on le faisait".
Ce qui l'a fait changer d'avis ? La nécessité absolue de respecter la Nature, si sauvage lors de ses voyages au Pôle Sud à plus de 3000 kilomètres au sud du Cap Horn, mais aussi le calendrier des vignerons. Les voir entamer leurs vendanges deux à trois semaines plus tôt qu'auparavant a achevé de convaincre l'explorateur de la réalité du dérèglement climatique. Lui reste une question : "on fait quoi ?".