Elles existaient déjà mais elles suscitent la polémique depuis le déconfinement : les free party, les raves ou encore les teufs, ces soirées technos en plein air ou dans des hangars, dont le lieu n’est révélé que quelques minutes avant. Alors que les bars et les boîtes de nuit restent fermés, ces rassemblements sauvages sont surveillés de près par les forces de l’ordre. Plusieurs de ces fêtes clandestines ont été arrêtées et le matériel sonore saisi. Mais certains résistent encore et toujours. Près de 300 personnes se sont par exemple réunies ce samedi à Rosny-sur-Seine, entre Rouen et Paris, dans les Yvelines. Europe 1 était sur place.
Un vrai périple pour arriver sous un pont d’une autoroute
"C’est sûr que c’est à droite, c’est sûr et certain". Pour trouver le lieux exact de la soirée, il faut garder un œil sur le GPS, et l’autre sur les lampes torches agitées au loin par les gendarmes qui bouclent la zone. Si certains d’entre eux s’approchent, il faut alors contourner et passer à travers champ.
"On marche jusqu’à ce qu’on trouve la teuf. Ça fait à peu près une heure, et là on entend le son. Ca va mieux", se réjouissent les fêtards. Encore quelques pas dans la forêt, guidés par ces pulsations sourdes, et il est temps d’arriver sous un pont de l’autoroute A13.
Peu de masques, peu de distanciation sociale
Dans la foule des habitués, Vincent fait partie de ces nouveaux en mal de soirées parisiennes. "J’ai besoin de faire la fête parce que j’ai l’impression de travailler avec un masque, de faire mes courses avec un masque, de sortir dans la rue avec un masque, à un moment donné, c’est quand que je peux respirer ?", demande-t-il.
Il y a peu de masques sur les visages et peu de distanciation sociale devant la scène. "On nous autorise à aller dans les transports mais on n’autorise pas une fête en pleine forêt où il y a de l’air", dénonce un autre fêtard.
Les fêtards n'hésitent pas à braver la pluie et le froid. (Photo : Marion Gauthier/Europe1)
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"On a besoin de s’évader, on a envie de sortir et de profiter"
Le froid, la pluie, la boue, rien n’a eu raison de la détermination d’Erwan. "Que tous les jeunes se fassent taper sur les doigts, qu’ils annulent nos soirées, qu’ils ferment les bars et les restaurants, c’est quand même pesant ! On a besoin de s’évader, surtout pendant cette période ! On a été enfermés six mois, on a envie de sortir et de profiter", se justifie-t-il.
Plus de 1.000 personnes étaient inscrites à l’événement sur les réseaux sociaux. Environ 300 ont atteint leur but, les autres ont été déroutés par les gendarmes. Les participants se sont dispersés au matin.