"Je suis soulagée, ce n'est pas une grande victoire, mais on a été entendu." Quelques heures après la condamnation du laboratoire Merck à verser 1.000 euros à plus de 3.300 personnes dans l'affaire du Levothyrox, Brigitte Courville, porte-parole plaignants est satisfaite. "On n’est pas des malades imaginaires comme on nous l’a fait croire", insiste-t-elle au micro d'Europe 1.
Ce qui compte avant tout, "c'est la reconnaissance"
"On a eu des symptômes et on ne savait pas d'où ils venaient", rappelle-t-elle en égratignant Agnès Buzyn, à l'époque ministre de la Santé, qui "souriait ironiquement devant [leur] état et refusait de le reconnaître". Considérant qu'il y a eu un préjudice moral subi par toutes les parties, la justice a donc condamné le laboratoire Merck à verser 1.000 euros à chacun des plaignants. Mais pour Brigitte Courville, peu importe que le dédommagement soit "de 10.000, 1.000, ou un euro", ce qui compte avant tout "c'est la reconnaissance" du statut de victime dans cette affaire.
"Il y a eu Servier, maintenant il y a Merck"
"Nous sommes une victime des lobbys pharmaceutiques, et je pense que maintenant les gens sont un peu plus portés sur cette facette des laboratoires", avance-t-elle avant de résumer : "Il y a eu Servier, maintenant il y a Merck", en référence au procès du Mediator qui est toujours en cours. Et de conclure, comme pour encourager les proches des victimes présumées du groupe Servier dans cette affaire, "ça vaut le coup de se battre, on n'abandonne pas, on continue."