"On a une très belle cuisine, avec deux chambres froides." Chantal Buin, la maire de Tresson, dans la Sarthe, est très fière du café de ce petit village de 470 habitants. Le problème, c'est qu'il a fermé l'été dernier. Depuis, le comptoir n'a pas bougé. La salle de restauration et ses 70 couverts non plus. Mais grâce à l'opération "1.000 Cafés", tout devrait bientôt reprendre vie. Europe 1 s'est rendue sur place.
"C'est vital que ce café multi-services voie le jour"
Cette initiative, mise en place par le groupe d'entrepreunariat social S.O.S. avec le ministère de la Cohésion des Territoires, a vu le jour en septembre dernier. Objectif : aider les communes de moins de 3.500 habitants à faire rouvrir leurs commerces quand ils ferment, comme c'est le cas dans de très nombreux centre-bourgs. Le groupe SOS étudie les candidatures et soutient financièrement les repreneurs les plus solides. Une première liste de 24 communes retenues vient d'être publiée, et Tresson a décroché le graal.
Pour Chantal Buin, il est très important que ce commerce rouvre. C'était le dernier du village. "La boulangerie est à vendre depuis dix ans. On avait un boucher qui a fermé en juillet. Dans nos communes, ce qui est difficile, c'est la solitude. C'est vital que ce café multi-services voit le jour." Celui-ci fera aussi dépôt de pain, kiosque à journaux et même point de covoiturage.
"Un bon petit commerce qui rouvre, c'est la vie"
Si la population de Tresson vieillit, comme dans bien des campagnes, de nouvelles familles s'installent aussi. Le nombre d'habitants augmente un peu, l'école est toujours là. Le café est aussi un rempart à la désertification, et l'annonce de sa réouverture est accueillie avec bonheur par les riverains, qui saluent un lieu "fédérateur". "Un bon petit commerce qui rouvre, c'est la vie", se réjouit une dame. "Sinon, tout disparaît." Pour un homme croisé dans le village, qui travaille à Tresson, "c'est hyper important". "On peut aussi y inviter des clients."
Reste une toute dernière étape : l'ultime entretien des futures repreneuses, demain devant le groupe S.O.S. qui paiera, ensuite, leur bail, et les emploiera comme salariés gestionnaires. La réouverture devrait se faire au printemps, espère la commune. "On a hâte, vraiment !"