Les cas de Covid-19 se multiplient au lycée Eugène Delacroix de Drancy, en Seine-Saint-Denis. Quelque 22 classes seront fermées à partir de lundi dans cet établissement, où au moins 50 élèves ont été positifs depuis le début du mois. "L'inspecteur d'académie et ses adjoints se déplaceront dans l'établissement pour prendre toute la mesure des choses et discuter avec les personnels", a indiqué dimanche Daniel Auverlot, recteur de l'académie de Créteil. Le personnel de l'établissement a écrit à Emmanuel Macron pour réclamer la fermeture totale de l'établissement, sans succès.
"On manque de moyens matériels et humains"
Un refus que regrette Clément, professeur de maths, qui pointe du doigt la responsabilité de l'Éducation nationale dans la multiplication des cas. "On voit aujourd'hui que le protocole sanitaire mis en place par Jean-Michel Blanquer est très insuffisant et ne permet pas d'empêcher les contaminations", dénonce-t-il au miro d'Europe 1.
Ce protocole sanitaire, trop léger selon lui, n'est d'ailleurs même pas appliqué dans son lycée. "Il n'est pas applicable car on manque de moyens humains et matériels pour le faire appliquer. Il n'y a pas eu d'embauche de surveillants pour faire respecter les gestes barrières. On a un poste et demi d'infirmière pour 2.500 élèves. On comprend évidemment que ça ne peut pas fonctionner comme ça." Avec une trentaine de ses confrères, il exercera lundi son droit de retrait.
Lydia Sodian, présidente de la fédération des parents d'élèves s'oppose à la fermeture totale de l'établissement mais le rejoint sur la question du manque de moyens. "Il y a déjà des décocheurs qu’on a perdus. Ce qu’on voudrait, c’est des moyens pour laisser le lycée ouvert."
"C'est l'angoisse permanente", confie un père d'élève
Ces fermetures en cascade inquiètent lycéens et parents d'élèves. "Le matin, on a la boule au ventre. On se demandent s'ils ne vont pas rentrer contaminés et contaminer d'autres personnes. Malheureusement, dans ma famille, on a été contaminés tous les quatre avec des épreuves un peu dures. C'est l'angoisse permanente", affirme Denis, père d'élève du lycée de Drancy.
Une inquiétude que partage Nina, une lycéenne. "Je n’ai pas peur d’être contaminée mais je me dis que mes parents ou mes frères risquent d’avoir des problèmes de santé et je ne veux pas que ça arrive à cause de moi." Elle redoute toutefois de devoir suivre ses cours à distance. "A la maison, la motivation est différente. Ca ne remplace pas le présentiel."
Les représentants des parents d'élèves demandent en conséquence une campagne de tests massive dès mardi. Le recteur de Créteil vient d'accéder à leur requête : un dépistage de grande ampleur sera mené mardi et mercredi au sein de l'établissement.