"On était très proches et très complices", se souvient Denise Charbonnier, la mère du dessinateur Charb, assassiné le 7 janvier 2015 lors de l’attentat de Charlie Hebdo. Elle se confie dans le livre Lettre à mon fils Charb coécrit avec la journaliste Liliane Roudière. Ouvrage qu’elle présente pour la première fois sur Europe 1 mardi au micro de Patrick Cohen.
"Il dessinait tous les jours"
La mère du célèbre dessinateur Charb se rappelle les esquisses de son fils chez elle ou en vacances. Puis dans les journaux du lycée. Jusqu’aux pages du journal satirique Charlie Hebdo. Dans la maison des Charbonnier, la table du salon était remplie de dessins. Sur chaque cahier, classeur et autres fournitures scolaires du jeune Stéphane Charbonnier, se trouvait un croquis. "Il dessinait depuis tout petit, dès la maternelle et tous les jours", souffle Denise Charbonnier.
Quand il avait un doute sur l’orthographe d’un mot, c’était tout naturellement vers elle que Stéphane Charbonnier se tournait. Denise lui répétait alors la règle d’orthographe de circonstance jusqu’à ce qu’il clôture la conversation, bougon, par un "bon ça suffit, tu me dis comment ça s’écrit mais ne me répète pas la règle de français", raconte-t-elle.
Un défenseur de la liberté d'expression
Ce dessinateur passionné n’était d’ailleurs pas un élève modèle. "Il n’était pas bon en maths, il faisait des rédactions critiques sur pourquoi les maths existaient et il contestait leur utilité… Donc ça faisait le tour du collège, même le prof de maths en riait !", raconte Denise Charbonnier, un fin sourire aux lèvres.
Une détermination qu’il a conservée dans sa carrière de journaliste. Souvent en colère contre les inégalités, c’était un homme farouchement attaché à la liberté d’expression. L’avocat de Charlie Hebdo, Richard Malka, le présente même comme un "combattant politique enragé quand il s’agissait de défendre ses convictions profondes".