Et si Saint-Etienne redevenait "Armeville" ? C'est ainsi en effet que la préfecture de la Loire avait été rebaptisée à la Révolution, en raison de ses nombreuses activités de fabrications d'armes. Une activité qui avait progressivement décliné après la Seconde Guerre mondiale pour devenir très marginale dans les années 2000.
Avec la guerre en Ukraine, et le retour progressif des politiques d'armements des pays, un vent de renouveau souffle sur l'industrie d'armement de la ville. Alors, dans l'usine NBC-Sys, les chaînes de production tournent à plein régime. Ici, on fabrique des masques à gaz pour protéger les soldats contre les attaques chimiques ou nucléaires.
Une croissance qui bat des records
"Pour 2023, on s'attend à une croissance de 40% du chiffre d'affaires. C'est vraiment beaucoup, on n'a jamais connu une telle croissance", explique Jean-Marie Mathelin, directeur de l'entreprise. Ce succès "s'explique par un contexte géopolitique qui a replacé la menace NRBC (nucléaire, radiologique, biologique, chimique) à un niveau très élevé. Cela date d'avant la guerre en Ukraine, même si effectivement ce conflit confirme le niveau de menace NRBC", que les gens ressentent, poursuit-il au micro d'Europe 1. Un constat appuyé par Cédric, salarié embauché très récemment. "On sent clairement que l'activité reprend très fortement. La preuve, on va bientôt l'étendre sur un deuxième site", explique le salarié.
Souveraineté nationale
Une nouvelle unité de production ouvrira dans deux mois sur le site de l'ancienne manufacture d'armes de la ville. Car en fait, c'est toute l'industrie d'armement de Saint-Etienne qui est en plein renouveau. "En 2014, nous avions 10 entreprises pour 300 emplois. Aujourd'hui, c'est 50 entreprises pour 1.300 emplois. Et cette industrie possède une expertise très reconnue notamment par l'Armée Française mais aussi ailleurs, en Allemagne et Belgique par exemple", note Hervé Reynaud, Premier vice-président de Saint-Etienne Métropole. Une façon également pour la ville, avec ce regain d'activité, de participer à nouveau à la "souveraineté nationale".