L'Allemagne a annoncé instaurer des contrôles à l'ensemble de ses frontières pour lutter contre l'immigration illégale, redevenue un sujet politique majeur pour le gouvernement d'Olaf Scholz face à la montée de l'extrême-droite.
Des contrôles avec la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark vont être établis pendant six mois à partir du 16 septembre. Ils s'ajouteront aux contrôles déjà en place aux frontières avec la Pologne, la République tchèque, l'Autriche et la Suisse. Berlin juge ces dispositions nécessaires pour "la protection de la sécurité intérieure contre les menaces actuelles du terrorisme islamiste et de la criminalité transfrontalière", deux semaines après l'attentat de Solingen revendiqué par le groupe État islamique.
"Les migrants illégaux deviennent incontrôlables"
À Kehl, première ville allemande juste après Strasbourg, de l’autre côté du Rhin, cette mesure fait évidemment débat. Il y a quelques années encore, l’Allemagne d’Angela Merkel pouvait accueillir à bras ouvert plus d’un million et demi de réfugiés mais pour Ralf, ils sont aujourd’hui trop nombreux. "Les migrants illégaux deviennent incontrôlables et l’Allemagne atteint les limites de ses capacités d’accueil. Il y a 10 ans, la situation était urgente, exceptionnelle. Mais aujourd’hui, il faut leur faire comprendre qu’ils ne peuvent plus rentrer aussi facilement en Allemagne", lance-t-il.
"La criminalité a augmenté"
Deux semaines après l’attentat de Solingen qui a fait trois morts et a été revendiqué par l’État islamique, Martina veut se sentir plus en sûreté. "La criminalité a augmenté. En tant que femme, le soir, on ne se sent plus en sécurité. Beaucoup de gens ont de plus en plus peur", confie-t-elle.
Pour autant, la question divise et Stephan s’inquiète de voir la libre circulation au sein de l’Union européenne remise en question : "C'est l'espace Schengen, il n'y a pas de contrôles aux frontières et il ne devrait pas y en avoir. Il y a probablement d'autres solutions pour s'attaquer au problème", avance-t-il. Le retour des contrôles aux frontières est temporaire : il doit durer six mois.