La communauté kurde oscille entre émotion et colère après une fusillade hier dans le 10ème arrondissement de Paris, qui a fait trois morts et trois blessés. Quelle est l'atmosphère place de la République à Paris où se tient une manifestation ce samedi ?
"On est très en colère"
Il y a de la tristesse, mais surtout beaucoup de colère. Encore un massacre, peut-on lire sur une pancarte levée par Suzanne, une manifestante. Depuis hier, les larmes n'ont pas quitté ses yeux. "On est très triste, on est très énervé, on est très en colère", témoigne-t-elle sur Europe 1. "Partout en France, on n'est pas en sécurité". Un sentiment fort d'insécurité et d'abandon que partage aussi Azad depuis l'attaque en 2013, où trois militantes kurdes avaient été tuées à Paris.
"On nous a délaissés il y a dix ans de ça, on a demandé une sécurité au gouvernement. Il n'y a pas de protection, on en a jamais eue. Hier, j'aurais pu être à la place des camarades qui étaient là bas. Le Kurdistan, c'est notre mère, c'est celle qui nous a donné la vie. La France, c'est notre père, c'est celui qui nous a éduqués, nourris, blanchis, travaillés, qui nous a tout donné. Pourquoi notre père n'est-il pas là pour nous protéger ?", interroge-t-il.
"On estime que c'est un attentat"
Un autre Kurde, membre du centre démocratique kurde en France, ne croit pas à une simple fusillade. Pour lui, le président turc Erdogan est responsable. "Nous pensons que derrière ces assassinat, il n'y a pas que du racisme. Nous, on estime que c'est un attentat et un assassinat qui a été organisé Ça a été visé", témoigne-t-il sur Europe 1.
La communauté kurde est venue très nombreuse ce samedi place de la République à Paris. Il y a des prises de paroles et le rassemblement va se poursuivre jusqu'en début d'après-midi.