1:26
  • Copié
Charles Luylier (correspondant en Occitanie) / Crédit photo : Frederic Scheiber / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Les agriculteurs sont prêts à se mobiliser à nouveau à partir de la mi-novembre, avec en première ligne l'un des leaders du mouvement de l'hiver dernier : Jérôme Bayle. Derrière son sourire et sa casquette vissée sur sa tête, l'éleveur de Haute-Garonne se dit prêt à bloquer les frontières européennes.

Un mouvement plus long, et plus massif. Les agriculteurs français brandissent cette menace depuis plusieurs semaines. Presque un an après la révolte qui a paralysé tout le pays, les choses ne se sont pas arrangées : fièvre catarrhale, inflation, ou bien plus récemment le spectre du traité du Mercosur.

Ce dernier qui, pour rappel, donnerait lieu à des accords de libre échange entre l'Europe et plusieurs pays d'Amérique du Sud. La colère n'est donc pas retombée. Pire, elle s'est amplifiée. Et la possibilité d'un acte II du mouvement est de plus en plus probable à partir de la mi-novembre. Europe 1 a rencontré Jérôme Bayle, en Haute-Garonne, le meneur de la lutte agricole durant l'hiver dernier.

"On parle de concurrence déloyale"

Un an après les promesses faites par Gabriel Attal près d'une botte de foin, la déception domine pour Jérôme Bayle. "Il y a eu des avancées sur le gazole non routier (GNR), mais le pays a été bloqué pendant trois mois à cause de la dissolution, donc le compte n'y est pas. De l'argent, il n'y en a plus dans les caisses, mais du bon sens, si", déplore-t-il.

Un bon sens paysan mélangé à une colère qui s'est ravivée depuis quelques semaines à cause des possibles accords du Mercosur. "On parle de concurrence déloyale. Au Brésil, il y a une main d'œuvre moins chère, et un cout de l'énergie moins élevé. Quand les céréales brésiliennes viendront chez nous, on mangera des OGM, tout ce qu'on a réussi à interdire en France depuis 40 ans", confie Jérôme Bayle à Europe 1.

"On réfléchit à des stratégies : paralyser l'Europe et bloquer les frontières"

Face à cette perspective, l'agriculteur souhaite donc cette fois-ci une mobilisation européenne. "On réfléchit à des stratégies. Paralyser l'Europe et bloquer les frontières. Je suis en relation avec des agriculteurs allemands, italiens, belges. En Espagne, même les routiers veulent se joindre au mouvement", se réjouit-il. Une frontière espagnole, que Jérôme Bayle a bloqué pendant 24 heures en juin dernier, en guise d'avertissement. Il n'a désormais plus qu'à rappuyer sur le bouton.