La police a terminé vendredi matin l'évacuation d'un camp de migrants dans le quartier de la porte de la Chapelle, dans le nord de Paris. Le campement abritait environ 2.271 personnes installées depuis plusieurs semaines dans des conditions sanitaires absolument déplorables. Sous les bretelles de l'autoroute, ils vivaient sans eau courante, à même le sol.
Une opération attendue. Parmi les personnes évacuées figurent 161 personnes vulnérables, essentiellement des femmes et des enfants. Cette évacuation, la 34e depuis juin 2015 à Paris, était très attendue alors que les campements, qui s'étaient constitués près du centre humanitaire ouvert en novembre porte de la Chapelle, ne cessaient de grossir et les conditions sanitaires de s'y dégrader.
Hébergement provisoire. Plusieurs bus étaient présents sur place, tôt vendredi matin, pour emmener les migrants vers des hébergements provisoires. Un cordon de CRS était également présent pour canaliser une foule formée depuis le petit matin. Les migrants avaient été prévenus par les associations que cette opération devait avoir lieu. "Cette opération mobilise près de 350 effectifs de la préfecture de Police ainsi qu'une centaine de personnels de l'État et de ses partenaires", avait précisé la préfecture de police et la préfecture d'Ile-de-France dans un communiqué commun, ajoutant que les migrants se verraient "proposer une solution d'hébergement provisoire en Île-de-France".
Mieux répartir l'effort. Anne Hidalgo, la maire de Paris, avait demandé une mise à l'abri de ces migrants. Elle estime que l'effort d'accueil doit être mieux réparti sur le territoire : "On ne peut plus gérer au coup par coup. Il faut de l'organisation. Des solutions à notre portée peuvent être trouvées si chacun y prend sa part. Avec 36.000 places créées en 5 ans, soit une place par commune française, nous aurions relevé ce défi de l’hébergement", explique-t-elle. La maire de Paris a par ailleurs envoyé un courrier à tous les parlementaires avec une proposition de loi, clé en main, sur l’accueil des migrants et l’intégration des réfugiés.