Dans l'EHPAD Les Grands Pins de Marignane, près de Marseille, la parole se libère, mais en partie seulement. Aucun gréviste ne souhaite être enregistré par crainte des représailles. C'est donc la déléguée CGT Kéline Sivadier, salariée d'une autre structure Orpea du département, qui joue les porte-paroles. "Ils craignent de perdre leur emploi s'il s'expriment publiquement", confie-t-elle sur Europe 1.
Une maltraitance institutionnelle
Les salariés grévistes dénoncent un système où les économies l'emportent sur le bien être des pensionnaires. Dans cette maison de retraite, tout vient à manquer. "Il leur manque des draps, des couches et des pansements. Les infirmières se retrouvent en fin de mois avec des ruptures. Tout ça engendre une maltraitance institutionnelle", explique Kéline Sivadier.
Toilettes chronométrées
Dans leur quotidien, en raison d'un sous-effectif, tout est chronométré. Ces derniers mois, le mal-être au sein des équipes a atteint un pic, comme l'a constaté la syndicaliste Kéline Sivadier : "Elles n'ont pas le temps. Elles considèrent qu'elles ont huit à dix minutes pour chaque toilette de patient. Certaines toilettes ne peuvent être faites avant 11h30, et pour elles, ce n'est pas tolérable car il y a un minimum à avoir pour ces résidents, pour prendre le temps avec eux. Elles ne peuvent pas continuer à accepter ça".
Après le coup de tonnerre consécutif aux "Fossoyeurs", le livre révélant les graves dérives dans les Ehpad, et ce premier mouvement de grève, cette syndicaliste n'exclut pas que d'autres mouvements de grève puissent suivre dans d'autres établissements du groupe Orpea.